Publié à 13h28, le 01 mars 2013 , Modifié à 13h41, le 01 mars 2013

Manuel Valls prévient Taubira: "Une réforme de la justice ne peut pas se faire contre la police"

KÉPI - C'est un avertissement de la place Beauvau (ministère de l'Intérieur) à la place Vendôme (ministère de la Justice). Jeudi soir sur France 2, dans l'émission Compléments d'enquête, et avant même que Christiane Taubira ne présente son projet de réforme pénale, le "premier flic de France" prévient : 

Une réforme de la justice ne peut pas se faire sans la police. Elle ne peut pas se faire contre la police. Et la prochaine réforme de la justice devra se faire évidemment avec les magistrats mais aussi les policiers et les gendarmes.

Manuel Valls donne ainsi des gages aux syndicats de policiers, qui reprochent à Christiane Taubira son "silence" et son "laxisme". Il fait ensuite référence aux conclusions de la conférence de consensus, qui appelle à la fin du "tout-carcéral"

Il y a eu une conférence de consensus, qui fait un état de la situation. Mais il est hors de question de renoncer à la sanction, à la sévérité, à l'exemplarité de la peine. 

La semaine dernière déjà, il se prononçait contre la dépénalisation des délits routiers, alors que la Garde des Sceaux l'envisageait publiquement. Cette fois-ci, il ne se limite plus à la simple question des délits routiers et fait référence à l'ensemble de la réforme pénale.

Mais Manuel Valls prend bien soin de ménager Christiane Taubira sur la forme. Il déclare :

Moi je m'entends bien avec Christiane Taubira, c'est la réalité. C'est une femme d'autorité. L'image qu'on cherche à lui coller est fausse.