Marion Maréchal-Le Pen arrive à critiquer les anti-Brexit tout en se moquant de l'âge d'Alain Juppé

Publié à 11h37, le 27 juin 2016 , Modifié à 11h37, le 27 juin 2016

Marion Maréchal-Le Pen arrive à critiquer les anti-Brexit tout en se moquant de l'âge d'Alain Juppé
Marion Maréchal-Le Pen © BORIS HORVAT / AFP

C'est l'un des arguments des tenants du "remain" face aux partisans du "leave" : les jeunes auraient voté majoritairement pour le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne alors que les vieux auraient plutôt voté pour une sortie de l'UE. Il y aurait donc une fracture générationnelle au sein de la perfide Albion.

De fait, les jeunes ont voté à 73 % en faveur du maintien pour les 18-24 ans , et à 62 % chez les 25-34 ans. Mais les jeunes sont aussi la classe d’âge qui s’est le plus abstenue, comme le rappellent Les Décodeurs du Monde.

Ce débat énerve profondément Marion Maréchal-Le Pen. Sur BFTMV ce lundi 27 juin, la députée FN du Vaucluse dénonce ceux qui, en France, essayent de "délégitimer le vote" survenu au Royaume-Uni. Elle dit à Jean-Jacques Bourdin :

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J'ai encore entendu ce matin sur votre antenne que les Anglais regrettaient puisqu'en France on n'interviewe que les gens qui sont contre [le Brexit] ou qui, semble-t-il, regrettent. On explique que finalement ce sont les personnes âgées qui ont voté donc c'est quand même moins légitime que si c'était les jeunes… On en est presqu'à dire qu'il faudrait interdire le droite de vote à Alain Juppé [rires] dans ces circonstances.

 

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Cet écart générationnel a été avancé par François Fillon , dimanche 26 juin, lors du Grand Rendez-Vous, sur le ton de la boutade. "La jeunesse européenne est la plus concernée, c’est elle qui devrait être interrogée en premier. J’ai presque envie de dire que les jeunes devraient avoir deux voix dans un référendum sur l’UE", a déclaré de manière ironique l'ancien Premier ministre.

Mais c'est un autre Premier ministre que Marion Maréchal-Le Pen vise ce lundi. Sur BFMTV, l'élue FN attaque celui qui est encore en tête des sondages pour la primaire de la droite alors que, pour le coup, le sujet ne semblait pas vraiment s'y prêter.

Il s'agit là d'une constante au Front national : depuis des semaines, les cadres du parti prennent n'importe quel prétexte pour critiquer Alain Juppé. Comme si l'extrême droite pressentait qu'il sera le principal adversaire de Marine Le Pen pour la présidentielle 2017.

Sur BFTMV, Marion Maréchal-Le Pen ne s'en cache pas. "Marine Le Pen a dit qu'elle souhaitait être face à Alain Juppé. Je crois qu'elle considère, à juste titre d'ailleurs, qu'ils sont tous à mettre dans le même panier", dit-elle, ajoutant que l'ancien Premier ministre a au moins "le mérite d'avoir une ligne claire". Elle précise :

 

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Il a dit : si j'arrive au pouvoir, je ferai un gouvernement d'union avec la gauche, je mettrai en place plus d'Union européenne, je suis pour l'identité heureuse, le multiculturalisme, le vivre ensemble', autant de slogans qui malheureusement ne se concrétisent pas dans la vie des Français.

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Ce projet diffère donc, du point de vue de Marion Maréchal-Le Pen,  de celui de Nicolas Sarkozy qui "va continuer une fois de plus à se faire le chantre de la défense de l'identité, voire même de la souveraineté alors que l'on sait précisément que, intimement, il ne pense pas ça", ajoute l'élue FN.

À Nanterre, on fait donc mine de préférer Alain Juppé comme adversaire à la présidentielle. Et on l'attaque par tous les moyens, y compris les plus capilotractés. 

Du rab sur le Lab

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