Publié à 10h38, le 28 février 2016 , Modifié à 10h38, le 28 février 2016

Martine Aubry et ses proches vont se retirer de la direction du PS

© AFP

La rupture, c’est maintenant. La loi El Khomri sur la réforme du droit du travail a bel et bien profondément divisé la gauche. Et le Parti socialiste en particulier. Alors, suite logique de la tribune au vitriol cosignée par Martine Aubry dans Le Monde contre la politique de l’exécutif, Manuel Valls en tête, la prochaine étape est une mise en retrait de la direction du PS.

C’est ce qu’annonce ce dimanche 28 février Martine Aubry au Journal du Dimanche . Ainsi la maire de Lille lance-t-elle :

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Nous allons sortir de la direction du PS. Nous souhaitons en discuter avec Jean-Christophe Cambadélis.

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Sont notamment concernés Jean-Marc Germain et François Lamy, deux des élus les plus proches de Martine Aubry, qui devraient donc se retirer des instances de la rue de Solférino, entérinant là un divorce profond entre deux camps opposés au sein du PS.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase aubryste, après les premières révélations sur le contenu sur projet de loi El Khomri, est le discours qu’a tenu Manuel Valls en Allemagne, remettant en cause la politique d’Angela Merkel d’accueil des réfugiés. "Qu’un Premier ministre socialiste ne se mette pas du côté de ceux qui agissent, qui accueillent des réfugiés, je ne l’accepterai jamais"», tance l’ancienne patronne du PS au JDD.

Elle ajoute, pour justifier sa tribune, qu’il était "urgent de prendre parti" puisqu’elle, ni ses amis, ne se sent écoutée "quand on parle en privé ou à l’Assemblée". Et avait prévenu François Hollande non de la tribune mais qu'elle allait "s'exprimer".

Si elle annonce cette volonté de se barrer de la direction du PS, ce n’est pas pour obtenir des contreparties, assure-t-elle encore. Comme pour le fait que ses proches ont refusé d’entrer au gouvernement lors du dernier remaniement. "On ne veut aucun poste", affirme-t-elle encore.