Après l'arrestation de douze suspects dans le cadre d'un coup de filet anti-terroriste à Strasbourg, notre éditorialiste Olivier Duhamel revient sur l'utilisation des termes "musulmans", "salafistes" et "terroristes" qui peut conduire à des amalgames.
Petit précis lexical
Evitons les généralisations absurdes et dangereuses.
Tous les musulmans ne sont pas salafistes. Et de très très loin. Chacun en convient. En France, autour de 6 millions de musulmans, pratiquant ou non, et seulement, selon les spécialistes, 12.000 à 15.000 salafistes.
Tous les salafistes ne sont pas dhijadistes. Mais cette distinction là est très rarement faite. Il existe pourtant trois types de salafistes :
- Le salafisme quiétiste. Purement religieux, inspiré par l'Arabie saoudite, il prône l'islamisation de la société par le bas et par les pratiques, mais délaisse le terrain politique.
- Le salafisme réformiste. Plus politique, il s'inspire des Frères musulmans, et vise à intervenir dans la vie publique, le jour venu par un parti politique.
- Le salafisme terroriste. Radical, celui-là, et lui seul, prône le djihad, la guerre sainte, et les actions violentes.
L'immense majorité des musulmans français n'est pas salafiste.
Et l'immense majorité des salafistes n'est pas terroriste.