Nicolas Bay accuse publiquement Claire O’Petit (LREM) d’avoir voulu intégrer sa liste FN aux régionales de 2015

Publié à 07h58, le 23 janvier 2018 , Modifié à 15h35, le 23 janvier 2018

Nicolas Bay accuse publiquement Claire O’Petit (LREM) d’avoir voulu intégrer sa liste FN aux régionales de 2015
Claire O'Petit et Nicolas Bay. © Capture d'écran CNews.

Débat tendu sur le plateau de CNews, lundi 22 janvier. Au soir de la visite d’Emmanuel Macron à l’usine Toyota d’Onnaing, Nicolas Bay et Claire O’Petit se sont affrontés sur la politique économique du gouvernement. Alors que le Président a vanté le made in France en saluant la décision de Toyota d'investir 300 millions d'euros dans le Nord , la députée La République en marche (LREM) interpelle le vice-président du Front national, lui demandant s’il ne se sent pas "décalé" après cette annonce. S’en suit un dialogue musclé sur fond de règlement de comptes politiques :

 

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- Nicolas Bay : Non, je me sens pas décalé. Et vous, vous vous sentez pas décalée avec ce que vous disiez il y a quelques années, Claire O’Petit ? Je vous rappelle quand même qu’en 2015, c’est-à-dire il y a un peu moins de trois ans, vous postuliez pour être sur ma liste…



- Claire O’Petit : Ah non !



- Nicolas Bay : ...aux élections régionales en Normandie.



- Claire O’Petit : C’est donc vous qui sortiez tout ça ! C’est ça. Excusez-moi, mais alors vraiment…



- Nicolas Bay : Est-ce que vous voulez que je sorte le SMS que m’aviez envoyé à l’époque ? Madame O’Petit me critique sur ma position politique alors qu’elle n’a cessé d’en changer ces dernières années. Elle a été avec [Hervé] Morin, ensuite elle voulait être sur ma liste aux régionales…



- Claire O’Petit : N’importe quoi.



- Nicolas Bay : ...et elle s’est retrouvée par le hasard, et sans doute un peu d’habileté, élue de La République en marche. Je vous pose la question solennellement : est-ce que vous voulez que je rende public le SMS que vous m’aviez envoyé ?



- Claire O’Petit : Allez-y, ce sera faux et je vous attaque.



- Nicolas Bay : Ah bah très bien.

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Un vif échange à revoir ci-dessous en vidéo :

Lors des élections régionales de 2015, Nicolas Bay avait conduit la liste FN. Et à en croire un cadre frontiste anonyme cité par Le Parisien, Claire O’Petit aurait sollicité une place de choix auprès de lui. Celle qui s’est successivement présentée à des élections sous les étiquettes PS, MoDem puis LREM, avait expliqué à Paris Normandie avoir seulement déjeuné avec Gilbert Collard, "un ami" qu’elle "côtoie aux Grandes Gueules [de RMC] depuis six ans". Un repas à la fin duquel Nicolas Bay les a "rejoints". Christophe Delacour, secrétaire départemental adjoint du FN dans l’Eure, avait appuyé cette version, assurant qu’il n’avait "jamais entendu dire que Claire O’Petit", désormais députée de l’Eure, "voulait intégrer notre liste des régionales".

[Edit 15h20]

Auprès de L'Obs, Claire O'Petit dit avoir retrouvé les SMS en question sur "un ancien portable". Elle explique leur teneur en balayant toute ambition d'investiture FN :

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Il y en a cinq, peut-être six. Cela n'a rien à voir avec la liste pour les élections régionales. Je voulais organiser un débat avec Nicolas Bay pour ces élections. Je l'avais fait à l'époque, en 2012, quand j'étais candidate MoDem dans la 5e circonscription de l'Eure.

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Le journaliste de L'Obs diffuse sur Twitter les fameux textos publiés par la députée LREM elle-même dans un communiqué de presse. De fait, ceux-ci ne font jamais explicitement référence aux listes pour les régionales, mais Claire O'Petit s'y montre très insistante pour rencontrer un Nicolas Bay qui temporise :

Dans son communiqué, l'élue macroniste justifie ainsi sa démarche : "Pour couper court à ces calomnies, je publie moi-même les SMS en question, qui n’avaient d’autre objet que de préparer un débat autour des régionales dans le cadre de ma société de communication."

Selon L'Obs, un déjeuner entre Claire O'Petit et Nicolas Bay au sujet des investitures a cependant été organisé en septembre 2015, par l'intermédiaire de Gilbert Collard, qui commente auprès de l'hebdomadaire : "Je ne peux pas dire que Nicolas Bay ment."

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