On recherche un candidat pour 2012

Publié à 06h30, le 13 mars 2012 , Modifié à 06h45, le 13 mars 2012

On recherche un candidat pour 2012
Plus de 3 millionqs d'électeurs pour la primaire socialiste, mais combien voteront en 2012 ? (MaxPPP)

Campagne des petites phrases et improvisation d'idée de tous bords. Electeurs absentionnistes, majorité silencieuse, notre blogueuse Delphine Dumont fait état d'une présidentielle sans véritable héros qui émergerait dans la tempête pour convaincre les foules.

  1. Les électeurs du possible

    Rarement dans l'histoire récente de la République française, les chroniqueurs politiques ont été à ce point en peine de prédire un résultat. De façon assez amusante, certains s'ingénient à le cacher quand d'autres reconnaissent cette situation surréaliste.
    Les candidats sont les premiers à se montrer imprévisibles. Par exemple, François Hollande n'hésite pas à faire l'annonce fracassante d'une nouvelle tranche d'impôt sans prendre la peine d'en avertir Jérôme Cahuzac. Ce dernier est pourtant chargé du budget dans l'équipe de campagne du candidat socialiste. Lors de son meeting de Villepinte, Nicolas Sarkozy a annoncé des mesures protectionnistes qui ont dû aller droit au cœur d'Arnaud Montebourg. Le candidat UMP serait plus à gauche que François Hollande ?
    Pire ! Personne n'aurait misé un kopek sur les chances de victoire de François Hollande il y a seulement un an et le voici qui demeure obstinément en tête des sondages ! Sarkozy, le formidable animal politique, peine à le dépasser. Le fameux croisement des courbes se fait attendre, même si un léger mieux s'est montré lundi soir.
    L'adhésion apporte la victoire électorale, dit-on. Pour cette présidentielle 2012, aucun candidat ne peut se vanter de soulever vraiment l'enthousiasme à l'exception notable de Jean-Luc Mélenchon qui n'atteint pourtant pas la barre des 10%. De son côté, le candidat socialiste a beau être le favori des sondages, il ne soulève pas le dixième de la ferveur que suscitait Ségolène Royal, même au sein de son propre camp. L'UMP s'amuse d'ailleurs à ressortir les gentillesses que les éléphants du PS ont dites à propos de François Hollande.

    Du côté des Verts-EELV, Eva Joly semble avoir du mal à intéresser. Nathalie Arthaud, ne dites pas "Qui ?", n'a pas le charisme d'Arlette Laguillier, tout comme Philippe Poutou, le faux gentil, n'a pas les atouts de Besancenot. À l'autre bord, Marine Le Pen a brusquement chuté dans le dernier sondage. Peut-être, ses difficultés réelles ou non à obtenir ses signatures ont-elles fini par lasser ?
    Au centre, François Bayrou est très loin du niveau qu'il avait atteint en 2007. Le président du Modem atteint tout juste les 12% dans le dernier sondage Ifop-Fiducial pour Paris-Match .
    Quant à Nicolas Sarkozy, comme en 2007, il doit lutter contre l'antisarkozisme de la gauche et la déception qu'il a suscitée chez certains à droite. Lui qui incarnait la droite décomplexée il y a cinq ans, semble mener une campagne schizophrénique, tantôt de centre-gauche, tantôt de droite populaire. On peut comprendre qu'il veuille ratisser large, chaque voix compte, mais c'est au risque de perdre beaucoup d'électeurs désorientés. Lors de son meeting de Villepinte, le discours était un peu plus resserré mais il en faudra plus pour faire renaître la foi de 2007.
    Au premier comme au second tour, la surprise peut être totale. L'un des deux principaux candidats peut parfaitement être éliminé comme en 2002, 10 ans sont suffisants pour oublier un traumatisme.
    Enfin, ultime incertitude, personne ne peut prédire la participation. À l'instar des banlieues qui votent peu tant elles se sentent abandonnées, les Français vont-ils aussi délaisser les urnes si les propositions des candidats ne répondent pas à leurs attentes ?

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