Notre éditorialiste Olivier Duhamel ne partage pas les critiques qui considèrent que le permis de conduire n'est pas un thème digne de la présidentielle.
Permis de conduire : un vrai sujet
Faciliter l'obtention du permis de conduire : tel est le dernier thème intervenu dans la campagne présidentielle.
Aussitôt sont montées les railleries. Exemple lundi matin sur LCI. A gauche, le communiste Maurice Ulrich juge le sujet "un peu dérisoire", l'urgentiste de gauche Patrick Pelloux, "totalement débile". A droite, l'éditorialiste du Figaro Ivan Rioufol trouve qu'en parler dans la présidentielle est "ridicule" et l'ex-chiraquien Jean-François Probst parle d'un "sucre d'orge pour attirer le gogo".
Il s'agit pourtant d'un vrai sujet. Pouvoir conduire une automobile est une condition pour exercer pleinement sa liberté d'aller et venir. Et parfois pour trouver un emploi. Or passer le permis est très coûteux : 1 600 euros pour ceux qui l'obtiennent du premier coup (49%), au moins 2 100 euros pour ceux qui réussissent à la deuxième tentative, plus encore pour les autres. Moyennant quoi, plus de deux millions de personnes prennent le volant sans permis.
Faciliter l'obtention du permis, il s'agit d'une exigence de liberté comme de sécurité, et d'une mesure que les politiques peuvent prendre efficacement. En rien dérisoire, donc.