Pierre Gattaz parle de "situation économique catastrophique", François Hollande estime qu'il "a un problème de langage"

Publié à 07h04, le 22 juillet 2014 , Modifié à 07h06, le 22 juillet 2014

Pierre Gattaz parle de "situation économique catastrophique", François Hollande estime qu'il "a un problème de langage"
François Hollande et Pierre Gattaz en janvier 2014. © Reuters

Point de vue situation économique de la France, Pierre Gattaz n'a pas *vraiment* la même opinion que François Hollande. Le président du Medef a ainsi déclaré le 21 juillet au Figaro que cette dernière était "catastrophique", là où le président de la République voit une reprise bien présente mais encore "vulnérable ". Et François Hollande est soucieux des conséquences de ce "langage" tenu par le patron des patrons.

Le 21 juillet au soir, lors d'un diner avec 80 journalistes de la presse présidentielle, le chef de l'Etat a estimé que Pierre Gattaz avait "un problème de langage" :

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Ce n'est pas la première fois qu'il a ce type de déclarations.  Il y a un problème de langage, ce langage-là doit changer. Il y a un problème d'expression qui peut avoir des conséquences économiques. Il est très important qu'il puisse y avoir au moins la prise en considération de ce qui est fait.

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François Hollande reproche à celui qui a signé le pacte de responsabilité d'envoyer des messages négatifs aux entreprises, messages à même de briser leur confiance dans la reprise. Autrement dit, de mettre à mal toute prophétie autoréalisatrice positive :

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On a envie de lui demander : "qu'est-ce que vous cherchez ? Si vous avez signé [le pacte de responsabilité, ndlr], c'est parce que vous pensiez qu'il allait dans la bonne direction. Si vous dites que c'est sans effets sur la France, comment voulez-vous donner confiance aux entreprises et aux Français ?"  A un moment, il faut que le patronat pense à ses propres intérêts et qu'il y ait la confiance.

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Dans Le Figaro le même jour, Pierre Gattaz avait assuré qu'il n'y avait "plus d'investissement et plus d'embauche" et qu'il voyait chez les chefs d'entreprises uniquement "de l'attentisme et de la méfiance".

Cela fait plusieurs semaines que le président du Medef agace le gouvernement, particulièrement depuis ses menaces de boycott de la conférence sociale début juillet. Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, l'avait accusé d'être "dans la surenchère" et de "manquer à la responsabilité qui est la sienne". Depuis son élection à la tête de l'organisation patronale, les rapports de Pierre Gattaz avec l'exécutif ont cependant été plutôt bons .

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