Pour Bruno Le Maire, "la France n'est plus une démocratie, c'est une monarchie technocratique"

Publié à 15h31, le 11 mars 2015 , Modifié à 18h16, le 11 mars 2015

Pour Bruno Le Maire, "la France n'est plus une démocratie, c'est une monarchie technocratique"
Bruno Le Maire © VALERY HACHE / AFP

ÉNARQUE DÉFROQUÉ - Bruno Le Maire est, encore et toujours, le défenseur du "renouveau". Son cheval de bataille : le renouvellement de la classe politique. Son ennemi : l'accaparement des postes de pouvoir par les mêmes hauts fonctionnaires. Un fléau symbolisé à ses yeux par la promotion Voltaire de l'ENA, dont sont issus François Hollande, Ségolène Royal, Michel Sapin ou encore Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l'Élysée. 

Mercredi 11 mars, devant l'Association des journalistes parlementaires, le député UMP de l'Eure à une nouvelle fois développé ce réquisitoire. "Ce monde-là, il est mort. Il est mort, fini, inadapté à la réalité du monde d'aujourd'hui", a-t-il asséné, promettant qu'il voulait "faire passer la France d'un monde à un autre". Et de s'interroger sur le nombre de postes clés de l'appareil de l'État dévolus à des anciens de la fameuse promotion Voltaire :

 

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Dans quelle autre démocratie on accepterait que tous ces postes soient concentrés par une seule promotion d'une seule école ?

 

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Mais il ne s'arrête pas à cette question. Il dresse aussi un terrible constat :

 

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La France n'est plus une démocratie, c'est une monarchie technocratique. 

 

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Soit mot pour mot l'argumentation qu'il avait développée, fin octobre 2014, en meeting pour la présidence de l'UMP. Le Parisien rapportait alors ses propos :

 

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Ce n'est plus un gouvernement, c'est une bande de copains, tous de la promotion Voltaire de l'ENA. [...] Dans quelle autre démocratie accepterait-on cela ? La France n'est plus une démocratie mais une monarchie technocratique.

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Voilà donc un élément de langage bien rôdé pour Bruno Le Maire. Mais la monarchie n'a pas que des défauts aux yeux de cet homme "libéré". Devant la presse parlementaire, il a également été interrogé sur le régime politique français, qui fait la part belle à un président de la République souvent qualifié de "monarque républicain". Et cela convient parfaitement à Bruno le Maire, qui explique sur le ton de la plaisanterie :

 

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Moi, j'aime bien les monarques absolus, j'aime bien Bonaparte. Dans l'histoire de France, il y a des chefs qui sont clairs. [...] Je suis attaché au vote au suffrage universel pour le président de la République.

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[BONUS TRACK] Les attaques perso contre Taubira, c'est non

Bruno Le Maire s'est également distancé d'une certaine partie de l'UMP sur la question des attaques contre Christiane Taubira. Interrogé sur le cas d'une élue UMP de Juvisy qui a émis l'idée que la ministre de la Justice "reparte là-bas", en Guyane, il a tenu à distinguer les critiques politiques des attaques ad hominem :

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C'est les idées qu'il faut attaquer, et les politiques. Je refuse d'attaquer personnellement madame Taubira, précisément parce que je combats sa politique. 



Je mets en accusation fortement la politique de madame Taubira ; je pense que c'est une faute. Mais je refuse de m'associer aux attaques personnelles, parce que ça ne fait pas avancer mon pays.

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Nicolas Sarkozy devrait apprécier, lui qui a récemment demandé aux cadres de l'UMP de prendre exemple sur Gérald Darmanin, le député UMP qui avait qualifié Christiane Taubira de "tract ambulant pour le FN".

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