Pour Christian Paul, si les ministres s’écharpent sur Twitter, c’est de la faute de Manuel Valls

Publié à 12h02, le 05 juillet 2016 , Modifié à 12h02, le 05 juillet 2016

Pour Christian Paul, si les ministres s’écharpent sur Twitter, c’est de la faute de Manuel Valls
© Montage captures d'écran iTélé

Un secrétaire d’Etat qui s’en prend à un ministre sur Twitter , c’est tout de même assez rare. Même si concernant Emmanuel Macron, les recadrages en tous genres sont assez nombreux. Ce lundi 4 juillet, en fin de journée c’est Christian Eckert (pour la deuxième fois en quelques jours) qui a égratigné son voisin de bureau de  Bercy.

Un fake ? Pas du tout. Mais une belle illustration de l’énervement que provoque le ministre  de l’Economie. Interrogé sur iTélé ce mardi 5 juillet, le député Christian Paul raconte que lui aussi a d’abord cru à un faux avant d’estimer que ce type de discussion ne devrait pas exister. Il explique :   

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Apparemment, c’est un échange réel mais enfin qui apparaît quand même relever d’une forme de  virtualité politique. Il y a normalement en France un Premier ministre qui doit arbitrer entre les membres du gouvernement quand il y a un désaccord. Si Manuel Valls condescendait à s’occuper plus des affaires du gouvernement qu’à préparer  les échéances futures, je pense que ce type d’incident ne pourrait pas se produire.

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On imagine les ministres saisir donc Manuel Valls avant de tweeter. Les propos du député de la Nièvre sont durs, que Manuel Valls condescende à s’occuper du gouvernement : l’attaque est violente. Un peu plus tôt dans l’interview, le chef de file des frondeurs avait décrit la « lassitude des députés socialistes devant la brutalité de ce gouvernement ». Sur la loi Travail de retour à l’Assemblée, il pense qu’un « compromis est à portée de main »  mais que la motion de censure qui « n’est pas une fin en soi» est «également à portée  main ». Ce qui bloque : c’est Manuel Valls. Il dit :

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Je dois le dire une fois de plus, je ne vois pas le Premier ministre consacrer beaucoup de temps à rechercher  ce compromis.  Il a  durci le ton depuis des semaines. Il a même tenté, pour la première fois depuis 1958, d’interdire une  manifestation à l’initiative des grandes organisations  syndicales.   

Ça ne laissait pas très  bien augurer de sa volonté de trouver un compromis. Il préfère écrire sa légende. Moi je crois que tout cela est très destructeur encore une fois. On en voit aujourd’hui les  conséquences. C’est une stratégie pour imprimer une marque, un style.

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Un Manuel Valls  qui serait donc dans la construction de son personnage et des échéances futures.  Le débat s’annonce très détendu  pour les heures qui viennent, cruciales pourtant selon Christian  Paul, pour trouver un accord sur la loi Travail.   

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