Pour justifier son affiche sur le TGV, Robert Ménard se revendique de "Charlie Hebdo" et "Hara Kiri"

Publié à 18h44, le 12 décembre 2017 , Modifié à 20h11, le 12 décembre 2017

Pour justifier son affiche sur le TGV, Robert Ménard se revendique de "Charlie Hebdo" et "Hara Kiri"

#JESUISCHARLIE - Pour appeler à la mobilisation en faveur de l’arrivée du TGV en Occitanie, l'une des affiches choisies par le maire de Béziers Robert Ménard met en scène une jeune femme ligotée sur des rails et criant à l’approche d’un train à vapeur. "Avec le TGV, elle aurait moins souffert !", peut-on lire. Polémique immédiate et enflammée. C'était le but. Plus de 24 heures après les premières critiques et dénonciations d'une campagne de com' "odieuse", l'élu proche du FN assume totalement le ton provocateur de ces affiches. Et revendique une forme de filiation avec d'illustres figures de la presse satirique française.

Sur Europe 1 mardi 12 décembre, Robert Ménard refuse de reconnaître une erreur dans ce choix de communication. Et contre-trolle ses détracteurs :

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Vous vous souvenez de 'Hara Kiri' [ancêtre de 'Charlie Hebdo', ndlr] ? [..] Ce sont des affiches qui provoquent, qui font sourire ou pas sourire, vous elles vous font pas sourire. [...] On essaye juste de faire de l'humour, c'est de l'humour noir. Vous avez qu'à faire interdire 'Charlie Hebdo' toutes les semaines !

 

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Un argument déjà mis en avant dans un communiqué de la ville de Béziers ce mardi, ainsi que par Emmanuelle Ménard, députée proche du FN et épouse de Robert Ménard (qui avait lui-même déjà esquissé cette ligne de défense dès lundi):

D'aucuns lui objecteront sans doute qu'une mairie n'est pas un journal satirique, mais passons. Et le fondateur de Reporters sans frontières de plaider sur Europe 1 le "second degré", assurant que dans sa ville de Béziers, "les gens rient de ça parce que c'est amusant". "Je la trouve pas vulgaire", dit-il enfin de cette affiche, refusant de reconnaître une erreur quelconque.

Marlène Schiappa, pour sa part, n'a pas franchement ri à la vue de cette affiche. Interpellée par divers responsables politiques, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les Femmes et les Hommes a annoncé avoir "saisi le préfet", qui a en retour "saisi le Procureur, qui ordonne une enquête". L'ancienne ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol y a, elle, vu une allusion au féminicide de Beauvilliers, au mois de juin. "L'ignoble Robert Ménard tue une deuxième fois" Emilie, "34 ans et 4 enfants, assassinée par son mari qui l'avait attachée sur les rails du TGV".

Ce à quoi Robert Ménard répond qu'il "ignorait" totalement l'existence de "ce fait-divers terrible" et ajoute :

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Ce qui est odieux, c'est que Laurence Rossignol ait mêlé à cette campagne ce fait divers terrible. C'est honteux de sa part. Elle devrait se regarder dans sa glace et se demander comment on peut mêler les grands principes - on ne doit pas violenter les femmes, c'est évident - à de la basse politique.

 

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[Edit 20h10]

La mairie d'extrême droite de Béziers a retiré mardi les affiches en faveur du TGV, affirme l'équipe de Robert Ménard à l'AFP. Mardi soir, au lendemain de leur mise en place, il ne restait plus aucune affiche dans la ville, a assuré à l'AFP le service de communication de la mairie, ajoutant que l'opération était destinée à être de très courte durée.

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