Pourquoi il serait préférable qu’Emmanuel Macron n’ait pas la majorité à l’Assemblée, selon Julien Dray

Publié à 10h26, le 12 mai 2017 , Modifié à 10h38, le 12 mai 2017

Pourquoi il serait préférable qu’Emmanuel Macron n’ait pas la majorité à l’Assemblée, selon Julien Dray
Julien Dray. © Montage Le Lab via France 2

À en croire Julien Dray, la gauche aurait peut-être dû garder sur elle une réserve d’éthylotests durant ces cinq dernières années. Car la majorité absolue dont a bénéficié la gauche lui a donné "l’ivresse du pouvoir", explique-t-il sur France 2  ce vendredi 12 mai. Cet ami de François Hollande avance alors un argument pour le moins étonnant : il serait préférable pour Emmanuel Macron qu’il n’ait pas la majorité absolue lors des législatives des 11 et 18 juin. Il explique :

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Ce qui nous est arrivé durant ce quinquennat, c’est qu’on a eu l’ivresse du pouvoir. On avait la majorité partout, donc on s’est cru tout permis. Et le fait d’avoir des alliés, de discuter, d’être obligé de prendre le temps, ça évite les erreurs qu’on a faites, par exemple au moment de la loi El Khomri.

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Le conseiller régional d’Ile-de-France pointe ici du doigt la volonté affichée par Emmanuel Macron de réformer dès cet été le code du travail par ordonnances . Cette décision sonne dans la tête de certains comme un 49.3 maquillé, qui avait été utilisé à six reprises par Manuel Valls lorsqu’il était Premier ministre, sur la loi Travail et la loi Macron.

Julien Dray n’est pas le seul à mettre en garde son ancien protégé politique contre la tentation de gouverner seul. Lors du dernier conseil des ministres le mercredi 10 mai, François Hollande avait insisté sur l’importance du dialogue social , arguant que cette méthode "avait été un sujet, un marqueur très fort" du quinquennat, comme l'avait indiqué le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. "À chaque fois qu'on l'oubliait, cela pouvait coûter cher", avait-il précisé.

Au-delà de l’importance du dialogue social, Julien Dray prône donc une coalition. De préférence avec, on le devine, le PS. Mais il n’oublie pas pour autant d’encenser ce vendredi le "jeune" et "moderne" Emmanuel Macron, pour lequel il ne tarissait déjà pas d’éloges au soir de la victoire, le 7 mai dernier .

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