Grande tension dans l'hémicycle ce mercredi 28 juin, pour le deuxième jour de cette XVe législature rythmé par de nombreuses suspensions de séances. Les députés Les Républicains contestent fortement l'élection du Constructif Thierry Solère au poste de questeur réservé à l'opposition.
Peu avant 20 heures, Christian Jacob a annoncé dans l'hémicycle que son groupe avait décidé "à l'unanimité" de boycotter le bureau de l'Assemblée :
"Dans ces conditions, qui sont totalement inédites et contraires aux règles républicaines de toutes les démocraties modernes, le premier et le principal groupe d’opposition que j’ai l’honneur de présider a donc décidé à l’unanimité de ne pas cautionner ce que nous considérons comme un vrai déni de démocratie et un irrespect du pluralisme politique. Tant que les droits de l’opposition ne seront pas rétablis, nous refusons de siéger au bureau de notre Assemblée.
"
Le bureau, plus haute autorité collégiale de l'Assemblée, est composé de 22 membres : le président, les six vice-présidents, les trois questeurs et les douze secrétaires, comme le rappelle le site de l'Assemblée .
Au terme d'une grosse manœuvre des Constructifs et de LREM , Éric Ciotti, candidat désigné par son groupe, s'est fait chiper la questure. Selon les informations du Lab, au moins trois ou quatre députés LREM sont passés dans les rangs durant le vote pour suggérer à tout un chacun de voter pour Thierry Solère afin de "dégager Ciotti".
"Il n'y a plus de contrôle budgétaire dans cette maison", s'est inquiété Christian Jacob après l'annonce des résultats, dans l'après-midi. Éric Ciotti lui-même s'est indigné de la chose, dénonçant un "déni de démocratie" et "une forme de forfaiture".
Avant le vote, le co-président des Constructifs Franck Riester avait fait valoir un "acte fort de modernisation" de l'Assemblée, présentant la candidature de Thierry Solère comme celle de "tous les membres de l'opposition".