La riposte par la publicité. C'est au tour de Ferrero de répliquer aux initiatives gouvernementales par le biais d'une pub. Ce 16 novembre, la marque s'est offerte une double-page dans certains journaux comme Le Parisien et Le Figaro. Son but : répondre à la surtaxe sur l'huile de palme utilisée dans leur produit fétiche, le Nutella, et adoptée par le Sénat le 14 novembre.
(Photographie de la publicité dans les pages du Parisien)
Dans sa pub intitulée "L'huile de palme, parlons-en", la marque explique pourquoi elle ne changera pas sa recette. Et veut convaincre qu'elle n'est ni dangereuse et ni irrespectueuse "des hommes et de l'environnement" :
Aujourd'hui, Nutella se retrouve, de manière injuste, au coeur d'un débat sur l'huile de palme. Il nous semble important de vous apporter les précisions suivante. [...] Contrairement aux idées reçues et à certaines communications opportunistes, dans le cadre d'une alimentation équilibrée, l'huile de palme n'est pas dangereuse pour la santé.
Sans citer directement les sénateurs à l'origine de la surtaxe [la hausse a été votée malgré l'absence de soutien du gouvernement], Ferrero riposte ainsi à un élément du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2013.
Une méthode déjà éprouvée plus directement par Mc Donalds le 30 octobre. Là encore, la marque s'est livrée à une pratique inédite : contredire l'argumentaire d'un député par le biais d'une pleine page de publicité.
(Photographie de la pub Mc Donalds dans quatre journaux différents)
Mc Donalds s'en est alors pris à Thomas Thévenoud, auteur d'un rapport sur la baisse de la TVA dans la restauration. Dans un reportage, et alors que le gouvernement réfléchissait à un relèvement de cette taxe, ce dernier avait dénoncé l'utilisation abusive par la firme des gains accumulés grâce à la baisse de la TVA, "190 millions d'euros chaque année" selon lui. D'où une attaque ad hominem, sous forme de publicité, de Mc Donalds.
A l'époque, Arnaud Montebourg avait décidé de prendre la défense du député contre l'entreprise et de condamner "une campagne de dénigrement personnalisée". Invitée de LCI ce 16 novembre, Dominique Bertinotti en a fait de même pour la "taxe Nutella", et ce malgré sa réserve sur la pertinence d'une telle mesure :
La taxe sur l'huile de palme est une mesure qui va dans le sens de l’amélioration de l’alimentation, une mesure de prévention. C'est une initiative des sénateurs qui sont venus avec des produits à base d’huile de palme pour en démontrer les effets nocifs sur la santé.
Je pense qu'il faut toujours pousser les grands producteurs, avec des produits aussi consommés, à être dans une exigence de qualité alimentaire, c’est une exigence de santé publique.