Quand Patrick Ollier sert la main de Moncef Marzouki, nouveau président de la Tunisie

Publié à 18h46, le 18 juillet 2012 , Modifié à 19h20, le 18 juillet 2012

Quand Patrick Ollier sert la main de Moncef Marzouki, nouveau président de la Tunisie
Patrick Ollier (de dos, à gauche) sert la main du successeur de Ben Ali, mercredi 18 juillet 2012, à Paris. (MaxPPP)

IMAGE DU JOUR - Mercredi 18 juillet, à l'Assemblée nationale, Moncef Marzouki, le nouveau président de la Tunisie a serré la main du député UMP Patrick Ollier. 

Pour Le Lab, c'est l'image du jour : Patrick Ollier est le compagnon de Michèle Alliot-Marie, ancienne ministre des Affaires Etrangères, qui a dû démissionner en février 2011 en raison, justement, d'un voyage en famille en Tunisie, deux semaines après le début de la Révolution Tunisienne.

Joint par Le Lab, un collaborateur de Patrick Ollier indique que l'ancien ministre des relations avec le Parlement était là "pour une pure raison protocolaire", en tant qu'ancien président de l'Assemblée.

  1. "Une fraction de la France officielle a soutenu la dictature qui nous a opprimé"

    Après avoir rencontré François Hollande mardi, le président tunisien Moncef Marzouki a notamment défendu mercredi devant l'Assemblée nationale son alliance avec le parti islamiste Ennahda. 

    Vers 16 minutes et 40 secondes de la vidéo ci-dessous, Moncef Marzouki déclare à la tribune de l’Assemblée Nationale :

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    Omubilée par des intérêts immédiats, une fraction de la France Officielle a soutenu la dictature qui nous a opprimé.

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    Une claire référence aux propos de Michèle Alliot-Marie qui déclarait, elle aussi devant l'Assemblée nationale, le 11 janvier 2011 :

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    Nous proposons que le savoir-faire qui est reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité permette de régler des situations sécuritaires de ce type.

    C'est la raison pour laquelle nous proposons aux deux pays [Algérie et Tunisie, ndlr], dans le cadre de nos coopérations, d'agir en ce sens pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l'assurance de la sécurité..

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    Le Premier ministre François Fillon avait ensuite indiqué que la France avait bien autorisé l'exportation de produits explosifs en Tunisie en novembre 2010 et janvier 2011, juste avant le départ de Ben Ali, mais que les livraisons n'avaient pas été effectuées.

    Deux semaines plus tard, le 2 février 2011, Le Canard Enchaîné révèle que MAM et son compagnon Patrick Ollier, ministre des relations avec le Parlement  ont profité du jet privé d'un homme d'affaires tunisien proche de Ben Ali, Aziz Miled. Un séjour en Tunisie au moment des fêtes de Noël, deux semaines après le début de la révolution tunisienne.

    A lire : la chronologie de l'Affaire MAM jusqu'à sa démission, le 27 février 2011.

    Dix neuf mois plus tard, Ben Ali est réfugié en Arabie Saoudite, Michèle Alliot-Marie n'est plus au gouvernement, Nicolas Sarkozy n'est plus à l'Elysée et Patrick Ollier (de dos, à gauche), toujours député, a donc serré la main de Moncef Marzouki.

    Un passage à voir vers 5 minutes et 40 secondes de la vidéo ci-dessus.

    Contacté par Le Lab, un collaborateur du député des Hauts-de-Seine indique :

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    La présence de Patrick Ollier est une pure affaire de protocole.

    Comme Henri Emmanuelli, il était présent en raison de son ancienne fonction de Président de l’Assemblée [du 7 mars au 19 juin 2007 , ndlr ].

    Aucun autre commentaire à faire.

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    L’occasion aussi pour Le Lab d’apprendre que Patrick Ollier n’est plus président du groupe d’amitié franco-libyen , un groupe qu'il a fondé en 2003 .

    Patrick Ollier a été largement réélu député de la 7ème circonscription des Hauts de Seine le 17 juin. Michèle Alliot-Marie a en revanche été battue dans la sixième circonscription des Pyrénées Atlantiques.

    Autre fait marquant de cette première visite d'un dirigeant étranger à l'Assemblée depuis 2006 : la très faible affluence sur les bancs de la droite. Sur Twitter, @Matthieu_M a compté 55 députés UMP présents sur 196.

    Bernard Accoyer, ancien président de l'Assemblée, Christian Jacob, président du groupe et Bruno Le Maire sont cependant bien présents.

    Beaucoup plus de députés sur les bancs de la gauche de l'hémicycle :

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