Finalement, Valls a très envie d'être comparé à Sarkozy

Publié à 16h44, le 28 août 2012 , Modifié à 17h20, le 28 août 2012

Finalement, Valls a très envie d'être comparé à Sarkozy
Manuel Valls le 15 mai, à l'Elysée (photo MaxPPP)

VOSTF– Ne dites plus au ministre de l’Intérieur qu’il rejette en bloc le style Sarkozy, bien au contraire.

Manuel Valls raconte ainsi au Figaro, dans une citation tout en sous-entendus, à quel point il s'inspire, dans son action Place Beauvau, de la méthode de l’ancien locataire des lieux - auquel il sera ravi d'être comparé.

Le Lab rédige les sous-titres de ces petites confidences pleines de sous-entendus.

  1. "Il est normal qu’un ministre de l’Intérieur soit réactif… "

    Sur lefigaro.fr (lien payant)

    Non, la comparaison avec Nicolas Sarkozy ne lui fait pas peur. Bien au contraire, il revendique même une filiation, de style, avec lui.

    Le Figaro rapporte, dans un article (lien payant) qui ouvre son édition du 28 août, les confidences glissées par Manuel Valls sur sa conception du job de "premier flic de France".

    Dans les nombreuses citations attribuées au ministre de l’Intérieur, les sous-entendus sont nombreux, mais transparents. 

    Le Lab vous en propose donc une version sous-titrée, pour vous permettre de mieux la saisir.

    --

    1. Commençons par le commencement: le fond 

    Sur ce point, Le Figaro explique que, Manuel Valls est "soucieux de se démarquer de Sarkozy".

    Le ministre de l’Intérieur raconte donc au quotidien que, contrairement à l’ancien locataire des lieux, "il n’est pas question de stigmatiser telle ou telle catégorie de population". 

    2. Et poursuivons avec la forme

    Manuel Valls "revendique sa présence sur le terrain, comme le faisait Nicolas Sarkozy en son temps", écrit Le Figaro.

    Et c’est précisément là que le ministre de l’Intérieur se livre à une comparaison ouverte avec le style Sarkozy : 

    Affirmation de Manuel Valls :

    Je lis ici ou là que la comparaison avec l’un de mes prédécesseurs m’énerve.

    Pas du tout !

    La version sous-titrée par Le Lab :

    Manuel Valls ne nomme pas Nicolas Sarkozy, et use d'une périphrase anonymisante, avec "l’un de mes prédécesseurs".

    Aucun doute possible, néanmoins quant à l’identité de celui-ci : il s’agit évidemment de Nicolas Sarkozy.

    Quant aux "ici" ou "", c'est-à-dire ces endroits où Manuel Valls aurait lu qu'il s’agaçait des comparaisons avec son prédecesseur, Le Lab est formel.

    Ces propos ont en fait été prononcés … par le ministre de l’Intérieur lui-même, jeudi 28 juin, lors d’une visite de terrain – comme l’AFP en faisait alors le récit :

    "C’est pénible d’être comparé à un autre [Nicolas Sarkozy]", assurait alors Manuel Valls.

    Affirmation de Manuel Valls :

    Il est normal qu’un ministre de l’Intérieur soit réactif.

    C’est le contraire qui n’est pas normal.

    C’est d’ailleurs ce que l’on a reproché à ceux qui ont suivi.

    La version sous-titrée par Le Lab:

    Si l’on reconstitue l’intégralité de la phrase de Manuel Valls, on obtient un : "Ceux qui ont suivi l’un de ses prédécesseurs", sachant que "l’un de ses prédécesseurs", c’est Sarkozy. 

    Parlons maintenant un français compréhensible : Manuel Valls parle ici des successeurs de Sarkozy place Beauvau .

    Soient : 

    - François Baroin, de mars 2007 à mai 2007,

    - Michèle Alliot-Marie, de mai 2007 à juin 2009, 

    - Brice Hortefeux, de juin 2009 à février 2011, 

    - Claude Guéant, de février 2011 à mai 2012

    Autant de ministres qui ont nettement moins marqué le ministère de l’Intérieur par leur frénésie de déplacements, relégués dans l’ombre de Nicolas Sarkozy.

    Un exemple ? Lors du départ de Brice Hortefeux du ministère de l’Intérieur, Reuters écrivaità son sujet : 

    Cet homme de haute stature, discret et à l'apparent flegme britannique a suivi sans sourciller le virage sécuritaire amorcé fin juillet par Nicolas Sarkozy, notamment pour le démantèlement des camps de Roms et leur expulsion, malgré un tollé.

    Affirmation de Manuel Valls :

    Nicolas Sarkozy lui-même avait dit : « J’ai tué le métier »

    Moi, je le réhabilite.

    La version sous-titrée par Le Lab :

    Manuel Valls se définit donc comme un ministre qui portera haut les couleurs du ministère de l’Intérieur … en appliquant une recette de présence "réactive".

     

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