Quelle utilité pour le vote utile ?

Publié à 15h31, le 01 mars 2012 , Modifié à 16h38, le 01 mars 2012

Quelle utilité pour le vote utile ?
François Bayrou le 25 février 2012 à Paris (Maxppp)

En quinze jours, François Bayrou a perdu 1,5 point. Il est désormais à 11 % des intentions de vote. Il pâtirait de ce que l'on nomme communément le "vote utile". Et il pourrait ne pas être la seule victime.

Concept fumeux pour certains, nécessaire pour d'autres. Le Lab s'est donc penché sur la question du "vote utile".

  1. 1ère victime déclarée : Bayrou

    Sur sondages.blog.lemonde.fr

    Après un début de campagne bondissant, où il était passé de 7 % à 14 % des intentions de vote entre le début du mois de décembre et la mi-janvier, le candidat centriste a enregistré un reflux analyse le Monde.

    C'est le constat du Monde, qui a cherché à savoir exactement pourquoi les intentions de vote pour François Bayrou stagnaient. Selon une enquête commandée par le quotidien du soir, François Bayrou "pâtit du vote utile" :

    En entrant en campagne, le président sortant s’est replacé, aux yeux de certains électeurs de droite, comme le leader naturel de son camp. Et, à gauche, ce retour au premier plan du chef de l’Etat crée un réflexe de "vote utile" sur fond d’antisarkozysme. "Il n’a aucune chance à mon avis d’être élu président, donc voter Bayrou, est-ce que c’est la bonne solution ?", demande un "changeur". "Il n’a aucune chance au vu des sondages actuels", constate un autre.

  2. "Je me torche avec"

    Sur rue89.com

    Quand on m'en parle, je réponds : le vote utile, je me torche avec

    Cette élégante formule a le mérite d’être claire : « la menace d'un nouveau 21 Avril n'y fera rien : ils ne cèderont pas à la pression du vote utile. Ces électeurs de tous âges expliquent pourquoi », dans Rue89.

    Dans la configuration actuelle, quand on dit "voter utile", on pense Hollande si vous êtes un électeur de gauche, Sarkozy si vous êtes de droite.

    De façon plus générale, le vote utile est :

    dans les systèmes politiques bipartisans, en raison du système de vote, la tendance d’une partie des électeurs à voter pour celui des deux partis dominants (ou options) dont ils se sentent le plus proche, plutôt que pour un parti représentant mieux leur sensibilité mais n’ayant que peu de chance de parvenir au pouvoir, et ce, principalement pour empêcher le parti dominant adversaire de triompher

  3. Mélenchon et les maths

    Sur leplus.nouvelobs.com

    Le vote utile dégonflé par les mathématiques !

    L'équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon renvoie vers un post publié sur Le Plus du Nouvel Obs.

    Ce papier, intitulé "Le vote utile : un concept démonté par les mathématiques" a été rédigé par Manuel Bompard, "matheux et militant", c'est-à-dire "docteur en mathématiques appliquées et secrétaire national du Parti de gauche". Il estime que :

    Voter utile, c'est-à-dire voter avec la peur de l'absence d'un candidat de gauche au second tour, voila ce qui frappe de nombreux électeurs de gauche tentés par le Front de gauche et son candidat Jean-Luc Mélenchon. Avec une petite démonstration mathématique, on montre ici que ce n'est qu'une création médiatique habilement utilisée pour favoriser le bipartisme et affaiblir la candidature du Front de Gauche

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