Notre éditorialiste Olivier Duhamel suggère que la question du droit de vote des étrangers ne mérite pas tout ce bruit et cette fureur.
Les résidents étrangers ne demandent pas vraiment le droit de vote
On ne parle plus de droit de vote des "immigrés" - absurdité puisque les immigrés naturalisés en disposent évidemment, mais de droit de vote des résidents étrangers. C'est un progrès.
Pour le reste, que n'entend-on ?
Cela créerait une rupture inacceptable du lien indissoluble entre citoyenneté et nationalité. Sauf que cette rupture a été faite il y a vingt ans en accordant aux membres de l'Union européenne le droit de vote aux élections municipales et européennes.
Cela favoriserait le communautarisme, pour ne pas dire l'intégrisme, parce que les étrangers, entendez les musulmans, pèseraient lourd dans le corps électoral. Sauf que là où ce droit de vote existe, à peine 10 % des résidents étrangers l'utilisent.
Bref, les résidents étrangers ne le demandent pas vraiment. Et les citoyens français n'ont pas vraiment de raison d'en avoir peur.
Ni cet excès d'honneur, ni cette indignité.