Publié à 17h09, le 28 décembre 2011 , Modifié à 17h48, le 29 décembre 2011

Quels vœux pour un président-candidat ?

Nicolas Sarkozy va présenter ses voeux à la Nation le 31 décembre au soir. Que va dire le chef de l'Etat aux Français avant de solliciter leurs suffrages moins de cinq mois plus tard ?

Valéry Giscard d’Estaing, en 1980, François Mitterrand, en 1987, et Jacques Chirac, en 2001, se sont déjà prêtés à cet exercice. Le Lab a réécouté ces discours de "présidents pas encore candidats" qui pourraient conseiller à leur successeur de :

La preuve en images...

  1. Tout part de la dramatisation de la situation

    Pour les présidents de la République en quête de réelection, le moment est toujours grave. La situation dramatique. On est à la limite de la rupture. Mais heureusement, ils sont là pour tenir la maison France.

    "L'année 1981 sera encore une année difficile, faisons le nécessaire pour continuer à être un grand pays", prévient Valéry Giscard d'Estaing, qui, comme Nicolas Sarkozy, a vu son mandat marqué par une crise économique grave.

    "Le moment est difficile pour le monde et pour notre pays”,poursuit le président centriste, évoquant le "lacet autour du cou" des marchés et du coût énergétique imposé à la France minée par le chômage en cette période d’austérité - réclamée par les chocs pétroliers de 1973 et 1979.

    En 1987, François Mitterrand anticipe, lui, les moments difficiles. "Pendant les mois qui viennent, on peut prévoir des turbulences", déclare-t-il, souhaitant se positionner au dessus de la future mélée électorale, l'air grave et concerné.

  2. Des efforts, toujours des efforts …

    Face aux promesses (souvent démesurées) des autres prétendants à l'Elysée, le président sortant, lui, opte systématiquement pour davantage de sérieux : pas de cadeaux aux Français, mais, en revanche, de nouveaux efforts à fournir...

    "Rien ne sera possible sans la religion de l'effort, sans le concours de la jeunesse", assène François Mitterrand (ciblant déjà son électorat)

    Quelques années plus tôt, Valéry Giscard d’Estaing exhortait les Français de faire "le nécessaire pour continuer à être un grand pays". "Vous êtes responsables du destin de notre pays, vous en savez plus sur les grands problèmes de notre temps que les gens qui vous ont précédés", déclamait l’hôte de l’Elysée.

    Jacques Chirac, lui, en 2001, souligne "les obstacles qui freinent notre progrès" en pointant les "grandes réformes"à venir et le "besoin d'unité et de cohésion nationale". A un moment de rupture (le passage à l’euro, ndlr), le chef de l'Etat avertit les Français que la monnaie unique, et la victoire de l’Europe, sera la récompense des efforts consentis par la population. Dix ans plus tard, difficile, toutefois, de s'emballer...

  3. Une devise : "Moi ou le néant"

    Pas encore en campagne, mais avec un oeil dessus, les présidents n’y font pas forcement référence au moment de leurs voeux de fin d'année, mais ils y pensent. Et à l’Elysée, on prévient : "c’est moi ou rien".

    Le seul à en parler directement, c’est François Mitterrand, qui évoque, dès le 31 décembre 1987, le "rendez-vous" de 1988. "J’aurai besoin de vous", enchaîne-t-il face aux électeurs, dans une formule restée célèbre.

    Jacques Chirac, lui, est embarqué en plein défi européen et il compte bien le relever sans son Premier ministre socialiste, Lionel Jospin. "Pour que la France rayonne, nous devons faire le choix de l'Europe, le choix d'une ambition française", clame le Président, dans ce qui ressemble à s'y méprendre à un slogan de campagne...

  4. Les voeux en intégralité en vidéos

    Valéry Giscard d'Estaing, le 31 décembre 1980 :

    François Mitterrand, le 31 décembre 1987 :

    Jacques Chirac, le 31 décembre 2001 :

  5. Ce sujet se construit avec vous !

    Un conseil à Sarkozy pour ses derniers voeux avant l'élection présidentielle de 2012 ? N'hésitez pas à le partager avec nous ici !