À peine 20 heures passées, dimanche 6 décembre. Les résultats du premier tour des élections régionales viennent de tomber. Au niveau national, le FN est en tête devant LR et le PS. En Nord-Pas-de-Calais - Picardie, comme attendu, c'est Marine Le Pen qui sort gagnante du premier tour, aux alentours de 40%. Et la question de la réaction du Parti socialiste et de Les Républicains, en vue du second tour, va devenir essentielle. Mais pour Xavier Bertrand, second avec quelque 25%, c'est tout vu.
Tête de liste LR-UDI, l'ancien ministre du Travail s'exprime tout de suite après l'annonce des premières estimations. Il est martial, sûr de son fait et veut se présenter comme l'unique alternative à la présidente du FN. Il dit :
"En nous plaçant en seconde position, les habitants de l’Aisne, du Nord, de l’Oise, du Pas-de-Calais et de la Somme font de la liste de rassemblement de la droite et du centre que je conduis la seule alternative possible contre l’extrême droite. Ils nous ont clairement choisi pour l’affronter et la battre au second tour.
"
Il appelle ensuite les électeurs de gauche à se rallier à sa candidature pour le second tour, estimant qu'ils "peuvent se retrouver" dans son "projet". "C’est de ma responsabilité de conduire ce combat pour les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité", poursuit Xavier Bertrand. Puis il se fait lyrique :
"Nous ferons rempart. Le visage de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie ne sera pas de celui de Madame Le Pen. L'Histoire retiendra que c'est ici et maintenant que son ascension a été stoppée.
"
Au même moment, son adversaire socialiste, Pierre de Saintignon (troisième avec environ 18%), lui tendait la main , semblant se positionner en faveur d'une fusion de leurs deux listes. L'adjoint de Martine Aubry a expliqué :
"Les électeurs ont placé la liste de la présidente du FN en tête des suffrages. Si les prévisions actuelles s'avèrent réelles, tout doit être fait pour que les défenseurs de la république et de nos valeurs gagnent.
J'en appelle à tous ceux qui ont fait confiance à la gauche mais aussi aux républicains et aux démocrates. Personne, ce soir, ne peut avoir la prétention de gagner seul, personne ne peut prendre le risque de laisser la division, la haine et le refus des autres de présider la région.
"
Mais Xavier Bertrand, lui, a bien l'intention de "gagner seul".