Un retour, non par envie, mais par devoir. C’est le message délivré par Nicolas Sarkozy dans une retentissante "interview qui ne dit pas son nom" au magazine Valeurs Actuelles.
Invité du duel des éditorialistes sur France Info, mercredi 6 mars, François d’Orcival, de Valeurs Actuelles, est venu faire le service-après-vente de son scoop tout en délivrant des bribes du making of.
>> Des propos qui "sont bien de la bouche" de Nicolas Sarkozy
Ce n’est pas une interview au sens propre du terme, rappelle François d’Orcival qui assure néanmoins que les propos sont "entre guillemets" car bien tenus par Nicolas Sarkozy.
Sous-entendu, Valeurs actuelles n’a pas mis dans la bouche de l’ancien président des propos délivrés consciemment par "son entourage" ou des visiteurs.
Jusqu’ici, Nicolas Sarkozy ne s’exprimait pas. Seuls ses visiteurs s’épanchaient sur leurs conversations et leurs échanges quand son entourage et sa nouvelle équipe se contentaient d’infirmer ou confirmer les propos et informations relayées.
Ce qu’explique l’éditorialiste :
Il se place en recours et exclusivement en recours, ce qui explique que cet entretien ne soit pas une interview classique questions-réponses.
Il s'agit de propos rapportés entre guillemets, donc qui sont biens de la bouche de l’ancien président de la République.
>> Pas un politique comme les autres
Mais pourquoi ne pas avoir obtenu une interview plus classique, qui aurait permis de mettre en valeur la parole de l’ancien président ? Parce que Nicolas Sarkozy ne souhaite pas apparaitre comme un politique comme les autres, assure François d’Orcival :
Il veut se garder d'intervenir comme si il était parmi d'autres personnalités politiques.
>> La vanne qui ne passe pas
Dans le duel des éditorialistes, François d’Orcival révèle le ressort profond de la décision de Nicolas Sarkozy de s’exprimer, plus directement que par le biais de son entourage : l’attaque de François Hollande à son encontre au salon de l’Agriculture.
Ainsi, c’est une petite phrase qui ne passe pas :
Il me semble que ceci est intervenu peu après que François Hollande a dit à une petite fille au Salon de l'agriculture, "Nicolas Sarkozy, tu ne le verras plus".
Ceci, probablement l’a piqué. Je crois qu'il veut que l'on sache qu'il est là et dans quelles circonstances il est là.
>> Des propos tenus entre le 23 et le 26 février ?
Entre les lignes, on peut dater les propos de Nicolas Sarkozy tenus dans Valeurs actuelles. Ainsi s’est-il exprimé après la saillie présidentielle au salon de l’Agriculture, le 23 février. Mais avant l’opération médiatique de François Fillon, et notamment avant son interview au Monde, publiée le mardi 26 février, jour de son meeting à la Mutualité, selon François d’Orcival.
Le 25 février, c’est Le Parisien qui attribuait à Nicolas Sarkozy une déclaration de réaction à l’attaque de la Porte de Versailles. "C'était tout petit ! Si j'avais fait ça à l'époque, ça aurait fait un buzz ...", aurait-il alors déclaré selon le quotidien.
Voir le duel des éditorialistes :