Publié à 12h34, le 20 mars 2012 , Modifié à 15h03, le 20 mars 2012

Sarkozy devant Hollande ? “Un putsch sondagier”

"Les courbes se croisent." C’était la phrase de la semaine politique passée. A la faveur de sondages plus favorables à Nicolas Sarkozy, une large partie des observateurs a souligné la bonne forme du président de la République en campagne et le tassement du candidat socialiste dans l’électorat.
Mais pour d'autres, ces sondages suscitent le débat. Pour Alain Garrigou, professeur de sciences politiques à Nanterre, il s’agit d’un "putsch sondagier" et le blog Ceteris Paribus estime, via un calcul de moyennes, que les courbes ne se croisent pas encore.

  1. “Un ‘storytelling’ de l'ensemble de la presse”

    Sur sudouest.fr

    Attention, attaque en règle.

    Pour Alain Garrigou, les sondages ne sont "pas sérieux, inacceptables sur le plan scientifique, qui n'obéissent pas du tout aux règles de la profession."

    Le professeur de sciences politiques dénonce dans une interview à Sud Ouest ce qu’il considère comme des manipulations et une absence de vigilance. 

    Alain Garrigou est un habitué de ces propos. Professeur de sciences politiques à Nanterre, il fait régulièrement la guerre aux sondages, et surtout, aux sondeurs. (, , ou encore ) L’universitaire est également à l’origine de L’Observatoire des sondages, particulièrement critique à leur égard. 

    Dans le quotidien bordelais, il envoie un certain nombre de missiles. Il pointe un sondage qui "a commencé immédiatement à la clôture du meeting, alors que l'on sait que, pour attendre les conséquences d'un événement, il faut laisser passer un peu de temps" et dénonce que personne n’ait "publié la fiche technique qui fournit les caractéristiques du sondage et la façon dont il a été administré". L’universitaire critique ce sondage "hybride qui mêle questions posées par téléphone et réponses en ligne. Or, nous savons que les internautes qui répondent en ligne sont des personnes plus politisées ou qui le font contre rémunération" et parle de "putsch sondagier". 

    Un interview à La Télé Libre où Alain Garrigou exprime son scepticisme face à l’utilsation qui est faite des sondages :

  2. Les courbes se croisent-elles vraiment ?

    Sur lelab.europe1.fr

    "La jonction des courbes avec Sarkozy sur la période récente est nette" : l'un des décryptages les plus aboutis des vagues de sondages est à lire dans un billet de blog de Ceteris Paribus.

    L'auteur du blog propose trois graphiques, agrégeant l'ensemble des données des différents instituts de sondage, afin de calculer une courbe moyenne. Verdict : seul sur le 3e graphique, pour lequel "on choisit des paramètres plus agressifs, par exemple en ne considérant que les sondages réalisés au cours des 7 derniers jours (depuis le début de l'année 2012)", les courbes de Nicolas Sarkozy et François Hollande se croisent.