Ségolène Royal salue la "très bonne campagne" de Jean-Luc Mélenchon et "sa volonté d’élever le débat"

Publié à 19h49, le 12 avril 2017 , Modifié à 19h53, le 12 avril 2017

Ségolène Royal salue la "très bonne campagne" de Jean-Luc Mélenchon et "sa volonté d’élever le débat"
© Montage Le Lab via France 5

"Je ne souhaite pas donner de consigne de vote" a répété Ségolène Royal ce mercredi 12 avril lors de l’émission C à vous sur France 5. Si la ministre de l’Environnement a pu distribuer des bons points à Emmanuel Macron et Benoît Hamon, elle ne prendra position publiquement ni pour l’un, ni pour l’autre. La numéro quatre du gouvernement juge que la campagne présidentielle n’est de toute façon pas au niveau. À la sortie du Conseil des ministres ce mercredi, elle a souhaité, dans une formule consacrée (et quasi-incompréhensible), que la campagne "atterrisse en qualité, en montant le niveau tout en atterrissant".

Mais il y en a tout de même un qui a voulu "élever le débat". Il s’agit ni de Benoît Hamon, ni d'Emmanuel Macron mais d’un troisième candidat. À rebours de nombreux socialistes, Ségolène Royal a adressé quelques compliments à Jean-Luc Mélenchon sur France 5 :

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Je trouve qu’il fait une très bonne campagne, qu’il se révèle dans cette campagne. Maintenant, ça veut pas dire qu’il faut se projeter, comme je l’ai dit que je ne souhaite pas donner de consigne de vote. Mais c’est vrai que, dans une campagne qui a été quand même très dégradée, qui a été surtout marquée par les rebondissements des affaires, [...] son engagement, sa volonté d’élever le débat, le fond historique qu’il porte, je crois que c’est ça qui a marqué l’opinion dans un moment où les gens désespéraient du niveau très bas du débat politique.

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Mais attention, cela ne signifie toujours pas que Ségolène Royal roule pour Jean-Luc Mélenchon. Elle exprime d’ailleurs des désaccords, sur l’Europe notamment, mais juge que son programme écologique est "bon" :

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Il y a des choses dans lesquelles je ne me reconnais pas, sur les choses européennes, etc. mais j’observe que le programme évolue, le personnage évolue. Il est en train de se recentrer. Par rapport au début de la campagne où il s’est lancé dans une posture contestataire, petit à petit, quand il voit monter les sondages, on a vu qu’il réfléchissait, qu’il réorientait un certain nombre de choses. [...] En tout cas, sur la question de l’écologie, il a fait un vrai travail bien structuré. J’avais dit aussi que Benoît Hamon avait fait un vrai travail sur la question environnementale. [...] Sur ces thèmes-là, le programme de Jean-Luc Mélenchon est bon.

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"Non je ne suis pas dans cette posture", a-t-elle assuré à propos des responsables socialistes qui pointent le "danger" qu’apporterait l’élection de Jean-Luc Mélenchon. Une posture donc contraire à celle du chef de l’État exprimée ce mercredi dans Le Monde , pour qui il existe "un péril face aux simplifications, face aux falsifications, qui fait que l’on regarde le spectacle du tribun [Jean-Luc Mélenchon, ndlr] plutôt que le contenu de son texte". "Cette campagne sent mauvais", a fustigé François Hollande, redoutant un second tour Mélenchon/Le Pen.

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