Selon son ami Jean-Pierre Mignard, François Hollande n’est pas fan de la 5e République

Publié à 10h12, le 12 août 2014 , Modifié à 10h19, le 12 août 2014

Selon son ami Jean-Pierre Mignard, François Hollande n’est pas fan de la 5e République
Jean-Pierre Mignard. © Maxppp.

LE COUP D’ÉTAT PERMANENT - Pour devenir président de la République, François Hollande s’est inspiré de François Mitterrand. Un François Mitterrand qui, avant de succéder comme chef de l’Etat à Valéry Giscard d’Estaing, était des plus critiques envers la 5e République qui consacrait un système présidentiel comparable à un "coup d’Etat permanent" selon lui.

Devenu président de la République, François Hollande apprécie-t-il la 5e République ? Pas tellement, si l’on en croit son ami, l’avocat socialiste Jean-Pierre Mignard. Invité d’i>Télé ce mardi 12 août, le candidat PS malheureux à la législative de 2012 à Marseille l’assure : 

J’ai suffisamment travaillé avec lui pour savoir que ce n’est pas un admirateur fou de la 5e République ni de la coupure en deux. Il a été longtemps un ami proche et actif de Jacques Delors qui n’avait pas non plus une admiration folle pour la 5e République.

Henri Guaino ne le contredira pas, lui qui estimait que "François Hollande déteste la 5e République et veut la démolir". "Pan par pan", ajoutait le député UMP, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l’Elysée.

La 5e République est également, selon Jean-Pierre Mignard, à l’origine de l’impopularité de François Hollande. Plus que sa politique. Pour l’ami du président, pour qui la constitution est "vieillotte", l’impopularité de François Hollande dans l’opinion est ainsi technique. Plus structurelle que conjoncturelle, selon lui. Il explique :

Les institutions de la 5e République visent à cliver, diviser, séparer. Elles visent à ce que 50,1% des Français gouverne contre l’autre moitié. Ces 50,1 ne restent pas 50,1. Le lendemain déjà on a perdu 10%, le surlendemain 15 et après on arrive à des présidents qui sont entre 18 et 22/23. L’adhésion s’est évaporée.

Il n’explique pas en revanche ce qu’il advient d’un président si bas dans les sondages à l’heure d’envisager une nouvelle candidature pour sa réélection.

[BONUS TRACK] Hollande, comme Roosevelt

Interrogé sur l’été compliqué que vit l’exécutif, et donc François Hollande, notamment dans le domaine économique, Jean-Pierre Mignard, qui assure que le président est "profondément concerné, préoccupé" par la situation, ose la comparaison avec le New Deal du président américain Roosevelt. Selon l’avocat, l’histoire rendra hommage à François Hollande et reconnaitra ses réformes après-coup, comme pour Roosevelt. Ainsi explique-t-il :

Quand on voit ce qu’il s’est passé pour le New deal avec Roosevelt, on s’aperçoit qu’il y a eu plusieurs séquences, extrêmement chaotiques d’ailleurs, des changements de politique très compliqués. Inflation puis on est revenu sur les politiques d’assistance sociale puis est venue la guerre. Ça n’a pas été un chemin tranquille le New Deal et Roosevelt.

Celui de François Hollande ne l’est pas franchement non plus.

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