#QAG - Les députés et les ministres se retrouvent à l'Assemblée, en ce mercredi 5 février, pour une nouvelle séance de questions au gouvernement. Dans l'actualité du jour, les accusations du Canard enchaîné à l'égard de Christiane Taubira, le recul sur la loi famille, ou encore le pacte de responsabilité.
#C'EST UN SCANDALE
Jean-François Copé, président de l'UMP, a parlé d'un "scandale d'Etat" avant l'ouverture de la séance, à propos des accusations de tentative de mutation d'un haut magistrat par la Garde des sceaux :
Ça s'appelle un scandale d'Etat. Voilà que la gauche qui nous a donné tellement de leçons de morale est en train de mettre en oeuvre des pratiques que jamais je n'aurais imaginé qu'elles puissent voir en cette période où l'heure est à l'équité, à la transparence, à la rigueur morale.
Le député UMP Georges Fenech s'empare, en ouverture de séance, de ce même dossier. Il déroule la liste de haut magistrats supposément proches du pouvoir, qui auraient bénéficié de promotions.
"Je ne suis pas certaine que votre sollicitude soit de nature à servir le procureur général de Paris", répond d'abord Christiane Taubira, qui liste les oppositions de l'UMP aux réformes judiciaires qu'elle a proposées par le passé.
Christiane Taubira glisse ensuite une référence à l'affaire des fadettes, des factures téléphoniques consultées par le juge Courroye, sous Nicolas Sarkozy, lorsque la justice s'intéressait aux sources de journalistes du Monde. Voilà ce que répond Christiane Taubira à Georges Fenech, à propos du procureur général de Paris :
Je note qu'il a été invité à cet entretien qui est tout à fait classique, avec la directionde mon cabinet, par un appel le jeudi 23 janvier. Et si vous en voulez la preuve on demandera une fadette.
Christiane Taubira est acclamée sur les bancs de la gauche, même Pierre Lellouche rigole. Plus que Christian Jacob, patron des députés UMP.
Voir la réponse en vidéo, isolée par le Huffington Post :
# VALLS
Est-ce une référence aux accusations de l'Express, selon lesquelles le ministère de l'Intérieur a demandé à ses services d'identifier les sources d'un journaliste du Figaro ? Manuel Valls, interrogé sur le découpage territorial, a en tout cas glissé un mot doux à l'égard du quotidien, dans sa réponse à François Sauvadet :
J'invite tous les députés de l'opposition à regarder avec intérêt l'excellent dossier publié ce matin dans un très bon journal,Le Figaro, qui montre que ces critères ont été respectés.
#DUFLOT COCO
Pour une fois, un proche du Parti communiste fait plaisir à la droite. Le député issu des rangs du Front de Gauche François Asensi a ainsi accusé Cécile Duflot, dans sa loi sur le logement, de méthodes soviétiques :
On s'apprête à nouveau à écarter les élus de terrain et la population. L'Etat reprend la main à la manière des comités étatiques pour la planification en mode soviétique. On connaît la méthode et les effets !
Pas vexée, Cécile Duflot répond dans un sourire au député de gauche :
J'avoue être un peu surprise par l'accusation que porte votre question de dérive soviétique. Lors du débat Alur, c'était plutôt de l'autre côté de l'hémicycle que venaient ce genre de remarques.
Cette petite attaque a en tout cas bien amusé à droite. Valérie Pécresse, Xavier Bertrand et Benoist Apparu ont ainsi été filmés sourire aux lèvres :
Benoist Apparu est tellement content qu'il se fend même d'un tweet (avec deux fautes d'orthographe à l'intérieur) :
Un député communiste qui dénonce la méthode "soviétique" du gvt ! Il n'est jamais trop tard pour dénoncer ce que l'on à encenser ! — Benoist Apparu (@benoistapparu) February 5, 2014
#SPOTTED !
Ce matin, il était présent lors du compte-rendu du Conseil des ministres de Najat Vallaud-Belkacem. Logique, quand on est conseiller communication du chef de l'Etat. Plus étonnant, Claude Sérillon est aperçu à l'Assemblée nationale, lors de cette séance de questions au gouvernement :
#GAZ DE SCHISTE
Bernard Accoyer est chatouilleur. Alors que le gouvernement est toujours divisé entre Philippe Martin, ministre de l'Ecologie, et d'Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, sur une éventuelle exploitation du gaz de schiste, l'ancien président de l'Assemblée nationale se saisit d'une étude secrète qui plaide pour une utilisation "propre" des gaz de schiste.
Mais Philippe Martin, ministre de l'Ecologie, assure qu'il ne tombera pas dans le "piège" de Bernard Accoyer :
Je vois bien le terrain, ou peut-être le sous-terrain dans lequel vous voulez m'entraîner. [...]
Nous n'avons pas changé d'avis. Il n'y a pas d'alternative qui soit compatible avec nos exigences environnementales. [...]
Il n'y a pas, il n'y aura pas d'exploitation de gaz de schistes dans notre pays !