Christiane Taubira en électron libre

Publié à 09h10, le 07 août 2012 , Modifié à 09h40, le 07 août 2012

Christiane Taubira en électron libre
Christiane Taubira à la sortie du Conseil des ministres (Maxppp)

Dans une interview pour Libération ce 7 août, Christiane Taubira explique sa vision d'une "politique pénale" plus "pédagogue", quitte à critiquer des promesses de campagne du candidat Hollande.

La ministre dézingue l'augmentation du nombre de centres éducatifs fermés (CEF) pour mineurs. Le candidat souhaitait en "doubler" le nombre. Sa ministre estime au contraire qu'il faut "sortir du fantasme CEF".

Elle veut également lutter contre la multiplication des courtes peines, introduites notamment par le système des peines planchers en cas de récidive. Elle souhaite enfermer moins et réinsérer plus.

  1. "Il faut sortir du fantasme des centres éducatifs fermés pour mineurs"

    Sur Libération

    Dans Libération ce 7 août, Christiane Taubira détaille sa vision de la justice sans forcément tenir compte des promesses de campagne du candidat Hollande.

    Voilà la garde des Sceaux qui dézingue le principe des centres éducatifs fermés (CEF) pour mineurs, pourtant apprécié par François Hollande. Pendant la campagne, il avait en effet promis de doubler le nombre de CEF dans ses "60 engagements pour la France" :

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    Je doublerai le nombre de centres éducatifs fermés pour les mineurs condamnés par la justice en les portant à 80 durant le quinquennat.

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    Ces centres s'adressent aux mineurs récidivistes et constituent une alternative à l'incarcération. Mais Christiane Taubira ne l'entend pas de cette oreille :

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    Il faut sortir du fantasme CEF. Il faut arrêter de se dire que c'est LA solution.

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    Elle précise que le gouvernement précédent en avait fait sa marotte, souhaitant transformer des foyers ouverts en centres fermés. Elle veut d'abord "lancer une inspection pour évaluer ces centres" avant de les multiplier. La garde des Sceaux plaide plutôt pour les "milieux ouverts", "pour une réalité simple : 80% de non-récidive".

    Dans la même interview, Christiane Taubira explique qu'un des moyens de lutter contre la surpopulation carcérale est de revenir sur la politique pénale de la droite. Concrètement, la garde des Sceaux veut arrêter la multiplication des courtes peines de prison :

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    Il y a des années qu'on sait que la prison, sur les courtes peines, génère de la récidive, c'est presque mécanique. Il faut arrêter ! Ca désocialise, ça coûte cher et ça fait de nouvelles victimes.

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    Et cette diminution des courtes incarcérations passe par une réforme des peines planchers. Elle est cette fois-ci en accord avec le Président qui, candidat, souhaitait les supprimer .

    Mis en place par la loi Dati, ce système vise les récidivistes en leur imposant une durée minimale en prison. Une circulaire devrait, dès la fin du mois, ne plus obliger les procureurs a appliquer ces peines planchers systématiquement.

    Christiane Taubira estime qu'elles ont un impact "quasi nul" sur le niveau des délits graves et des crimes alors que, parallèlement, elles font bondir le nombre de détenus, entrainant "désocialisation" et "récidive".

    Interrogé sur ce point sur RTL ce 7 août, Bruno Le Roux a assuré le service après vente de la ministre. Pour le président du groupe PS à l'Assemblée :

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    Il n’est pas question de ne pas avoir de sanction mais elle dit que la peine d’enfermement [courte] ne permet aucune rééducation, aucun retour à la normale, aucune véritable prise de conscience.

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