Publié à 14h49, le 13 septembre 2013 , Modifié à 14h57, le 13 septembre 2013

Tests de grossesse : Najat Vallaud-Belkacem veut que des conseils sur l'avortement soient inclus sur les notices

Rendre les tests de grossesse plus accessibles mais aussi changer leurs notices. Dans le cadre du débat au Sénat sur le projet de loi relatif à la consommation porté par Benoît Hamon, un amendement pour supprimer le monopole des pharmaciens sur les tests de grossesse a été adopté. Une proposition soutenue par Najat Vallaud-Belkacem qui veut aller plus loin en étoffant les notices : des conseils sur l’avortement doivent notamment être ajoutés.

A l’heure où les sites anti-IVG sont particulièrement bien référencés sur internet, quitte à passer pour des sites officiels sur l’avortement, la ministre des Droits des femmes veut rendre les informations sur le sujet plus accessibles et plus neutres. Un site officiel d’infos sur l’interruption volontaire de grossesse doit pour cela être lancé d’ici à la fin du mois de septembre.

C’est dans ce même esprit que, dans un billet de blog daté du 11 septembre, la ministre explique que les tests de grossesse, une fois qu’ils seront disponibles dans les supermarchés, devront être accompagnés de notices enrichies. Elle écrit :

Il sera rappelé aux femmes (...) les conseils qu’elles peuvent trouver en matière de contraception ou d’interruption volontaire de grossesse auprès des centres de planification et d’éducation familiale.

 
D’autres ajouts sont voulus par la ministre.  Puisqu’un pharmacien ne sera plus là pour les conseiller, il sera ainsi rappelé aux femmes “la nécessité de consulter un médecin ou une sage-femme en cas de test positif”.

Najat Vallaud-Belkacem veut également en profiter pour inscrire sur les notices le numéro gratuit pour les femmes victimes de violence conjugale car “une femme battue sur trois nous dit qu’elle l’a été pour la première fois au cours de sa grossesse”  :

Il me paraît indispensable que l’existence du numéro gratuit d’écoute et de conseil en matière de violences faites aux femmes, le “39 19” soit signalé.

Sans surprise, la mention sur l’avortement a fait bondir les anti-IVG, comme l’Alliance VITA, une association dite “pro-vie” fondée par Christine Boutin il y a vingt ans. Son délégué général, Tugdual Derville, s’est illustré récemment en menant le mouvement anti-mariage gay de la Manif pour tous. Ils écrivent dans un communiqué :

L’Alliance VITA s’inquiète du détournement qui pourrait s’opérer si ces tests sont accompagnés systématiquement d’informations sur l’IVG, et de la violence que cela peut provoquer chez les femmes qui veulent tout simplement savoir si elles sont enceintes. (...)

La découverte d’une grossesse potentielle au moment du test est un moment d’intimité et d’extrême émotion qui doit être respecté, en toute neutralité.

L’alliance VITA possède le site SOS bébé qui se présente comme un service pour “écouter, informer et aider” les femmes enceintes et qui, dans ses rubriques “IVG-Avortement  et “Handicap et IMG”, raconte ô combien les femmes se sentent mal après une IVG. Ces sites dont Najat Vallaud-Belkacem cherche justement à réduire la trop grande influence sur Internet.