Publié à 20h41, le 07 décembre 2012 , Modifié à 20h47, le 07 décembre 2012

Valls annonce la suppression de l'aide au retour des Roms

Le dispositif est "inopérant". C'est le constat du ministre de l'Intérieur au sujet de l'aide financière au retour proposée aux Roms qui acceptent de rentrer dans leur pays d'origine. "Les ONG comme les associations, ici ou là-bas, considèrent qu'elle a des effets pervers", a estimé Manuel Valls  lors d'un déplacement à Montreuil, en Seine-Saint-Denis. 

En septembre, Manuel Valls avait déjà exprimé ses doutes sur ces dispositifs. En déplacement à Lyon, le ministre avait annoncé vouloir "évaluer" l'aide financière au retour, jugeant son coût élevé et ses résultats aléatoires. 

Sur Europe 1, le ministre avait également fait part de sa réflexion sur une réforme du système de l'aide au retour. Il avait alors expliqué :

Il faut savoir que 300 euros (par adulte) pour la Roumanie, c'est beaucoup. C'est le niveau d'un salaire important (...) Nous allons prendre la décision rapidement de supprimer ou pas cette aide.

Si c'est un facteur qui organise ces retours et que la circulation de l'argent n'a aucun effet quant à l'intégration des ces populations, alors il faut s'orienter vers une suppression. Il faut quelques jours encore pour étudier ce dossier.

Depuis septembre, les quelques jours sont donc passés et Manuel Valls a fait part de sa décision. Il met ainsi fin à un dispositif généralisé sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, mais régulièrement remis en cause à gauche comme à droite. 

Jusqu'à présent, Manuel Valls avait été critiqué pour sa politique au sujet des Roms. Les Verts avait évoqué une "contradiction brutale d’une des promesses" de François Hollande qui s'était engagé durant la campagne "à ne pas expulser de familles Roms sans leur apporter de proposition de relogement".  L'association La Voix des Roms avait considéré que Manuel Valls "pourrait porter les couleurs de l'UMP".  

Pendant la campagne présidentielle, François Hollande s'était montré flou sur ses intentions à l'égard des Roms, qui s'était contenté d'expliquer qu'il fallait des "solutions de remplacement" suite aux démantèlements des camps et qu'il faudrait compter sur une politique européenne.