Valls pense que Hollande lui "collerait Royal dans les pattes" s'il se présentait à la primaire

Publié à 11h44, le 24 octobre 2016 , Modifié à 11h44, le 24 octobre 2016

Valls pense que Hollande lui "collerait Royal dans les pattes" s'il se présentait à la primaire
Manuel Valls © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Manuel Valls est un tout petit peu inquiet depuis la publication du livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme Un président ne devrait pas dire ça… [éd. Stock]. Inquiet parce que de plus en plus de voix s'élèvent, après la publicité des confidences présidentielles, de la capacité du chef de l'État à pouvoir effectivement se présenter à sa réélection en 2017 . Inquiet aussi parce qu'il sait que, le Président out, c'est lui qui devra s'y coller. Inquiet parce que la primaire paraît, même pour lui, compliquée à gagner.

Si pendant longtemps le Premier ministre sembla ronger son frein en attendant que le Président jette l'éponge, ce temps-là est aujourd'hui révolu. Manuel Valls semble désormais vouloir éviter à tout prix un renoncement de François Hollande. Et pour cause : le chef du gouvernement explique qu'il ne sera peut-être pas en mesure de gagner la primaire de la gauche. Cité par Le Point ce lundi 24 octobre, le Premier ministre a fait valoir cette inquiétude devant des proches :

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Cette primaire, je ne suis pas certain de la gagner. Et de toute façon, Hollande me collerait Ségolène Royal dans les pattes.

 

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L'hypothèse Royal est revenue sur le devant de la scène en ce mois d'octobre pour le moins compliqué pour François Hollande. Une hypothèse considérée très sérieusement par de nombreux socialistes, note le JDD et confirmée par la ministre de l'Environnement elle-même dans les colonnes de l'hebdomadaire. "Si c'était gagnable, on ne viendrait pas me chercher", s'amuse-t-elle.

Manuel Valls craindrait donc d'affronter Arnaud Montebourg et Benoît Hamon. Il n'y a pas si longtemps, pourtant, le Premier ministre avait une vision tout à fait inverse. Dans L'Opinion le 10 octobre, le chef du gouvernement estimait que François Hollande ne devrait avoir aucun mal à battre à plate couture ses concurrents à la primaire . "Ce n’est pas encore comme s’il se retrouvait face à Ségolène (Royal), (Laurent) Fabius et moi. Là, c’est d’un autre niveau. Il est le Président sortant avec deux de ses anciens ministres, qui n’étaient pas à des postes stratégiques", disait-il, se plaçant donc au-dessus des ex-ministres de l'Économie et de l'Éducation nationale.

Deux semaines plus tard, il dit donc ne pas être certain, bien que Premier ministre sortant, de battre Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et donc, éventuellement, Ségolène Royal. Un indice de plus qui confirme que, tout compte fait, Manuel Valls n'a pas très envie de présenter en 2017. "Je vais me retrouver candidat, mais je risque de terminer à 10%. Je serai alors mort politiquement", avait-il déjà confié à des proches, cité par Le Canard Enchainé mercredi 19 octobre. "Je ne cherche pas à être candidat même si je sais que j'ai une responsabilité particulière. Mais je ne veux pas endosser à moi tout seul la responsabilité de tout", avait-il ajouté, critiquant le "suicide politique" de François Hollande .

L'objectif final est donc inchangé pour Manuel Valls : ne pas se griller en 2017 pour avoir une chance en 2022.

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