Vous avez dit "majorité silencieuse" ?

Publié à 16h20, le 15 avril 2012 , Modifié à 16h32, le 15 avril 2012

Vous avez dit "majorité silencieuse" ?
Nicolas Sarkozy, devant la tombe du général de Gaulle, à Colombey-les-deux-églises, le 9 novembre 2011.

L'expression "majorité silencieuse", utilisée intensivement par le président-candidat, notamment pour mobiliser place de la Concorde ce dimanche, a une longue histoire.

Olivier Duhamel analyse l'invocation par Nicolas Sarkozy de cette "majorité silencieuse". Pour notre éditorialiste, le lieu, la place de la Concorde, s'y prête bien. Mais pas le sens...

  1. "Le lieu s'y prête mais le sens est détourné."

    Nicolas Sarkozy et ses animateurs de campagne ne cessent d'invoquer "la majorité silencieuse". Et le grand rassemblement place de la Concorde ce dimanche est censé enfin l'avoir montrer. Le lieu s'y prête mais le sens est détourné.

    Le lieu s'y prête. L'expression y est née, le 30 mai 1968. L'insurrection de la société commençait à s'épuiser. Les partisans du général de Gaulle ont organisé une manifestation de masse, de la Concorde à la place de l'Etoile. Et près d'un million de personnes ont répondu à l'appel. Un mois après, la majorité silencieuse triomphait aux élections législatives.

    Le sens est détourné. La France n'est pas en grève générale. Les sondages ne sont pas manipulés. L'antisarkozysme n'est pas une invention des médias. Et toutes les voix se font entendre dans la campagne.

    Bref, aucune "majorité silencieuse" n'est étouffée. Et un seul type de majorité compte aujourd'hui. La majorité électorale. Celle du 6 mai à la présidentielle. Et du 18 juin aux législatives.

Du rab sur le Lab

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