CA VA BARDER - Gérald Darmanin n'y va pas de main morte. Le bras droit de Xavier Bertrand (LR) profite de l'absence très remarquée de Marine Le Pen vendredi 29 janvier à la première séance de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie pour faire planer sur les cumulards et autres absentéistes une menace très méchante : sucrer leurs indemnités. Lors d'une conférence de presse suivie par La Voix du Nord mardi 2 février, le maire de Tourcoing prévient :
"On va prévoir dans le règlement intérieur que les élus siègent, sinon on suspendra les indemnités en intégralité. Dans la proposition que nous préparons, il est prévu que ce soit à partir de trois absences par an, y compris en commission.
"
Il ajoute, visant directement la députée européenne :
"Je crois pourtant qu’on fait Lille-Bruxelles en trente-cinq minutes ?!
"
La semaine dernière, l'absence de Marine Le Pen à la première plénière du conseil régional n'était pas passée inaperçue. Et pour cause, elle avait préféré se rendre au "bal européen des extrémistes" à Milan. Pendant ce temps, la séance s'était avérée houleuse, jusqu'à ce que Xavier Bertrand en vienne à promettre des suites judiciaires contre le Front national .
Les conseillers régionaux du Nord-Pas-de-Calais devront s'asseoir sur un pécule de 2.000 euros environ par mois si le nouveau règlement intérieur est adopté suite à leur vote. La baisse des indemnités régionales est une promesse de campagne de Les Républicains dans plusieurs régions, comme en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, où la majorité propose une baisse de 30% de ces revenus. Une tendance à contre-courant du volet de la réforme territoriale augmentant de 5,7 millions d'euros par an (30,3 millions sur la mandature) l'enveloppe globale des 12 nouvelles régions (hors Corse) destinée aux élus.