Difficile de prôner une fermeté absolue contre la délinquance et ne pas se l’appliquer à soi-même. Alors qu’un responsable FN de Seine-et-Marne est accusé d'avoir incendié des voitures pour mieux dénoncer l’insécurité dans sa commune, le mouvement frontiste entend redoubler de vigilance – et de sévérité – dans la sélection de ses cadres locaux.
Secrétaire fédéral de la fédération de Seine-et-Marne, Renaud Persson l’assure au Parisien ce vendredi 12 juin :
"Désormais, c’est tolérance zéro. Nous allons, dès maintenant, entamer un long travail de terrain pour savoir qui seront les candidats aux futurs scrutins, notamment les municipales, même si l’échéance est lointaine.
"
Une explication qui laisse rêveur, puisqu’elle peut laisser à penser que ce n’était donc pas le cas jusqu’à présent…
À défaut d’une sélection durcie en amont pour l’instant, la formation de Marine Le Pen a en tout cas commencé à serrer la vis en aval. La preuve ? C’est le FN lui-même qui a contribué à la chute d’Adrien Desport, le cadre pyromane du 77, en saisissant la police après une enquête interne.
Suspendu du parti, l’ex-candidat aux municipales à Mitry-Mory (Seine-et-Marne) doit encore passer en commission de discipline, laquelle prononcera immanquablement son exclusion.
Lors des départementales de mars, de nombreux candidats du mouvement frontiste avaient plongé dans l’embarras la direction du parti par leurs dérapages verbaux. "Il y a 10 problèmes, 10 sur 7500 candidats", avait alors minimisé Marine Le Pen.
Mercredi 10 juin, on apprenait que 16 de ces candidats (sur une trentaine de cas étudiés) avaient été exclus définitivement du parti. Une "grande mascarade", loin de la fermeté revendiquée, selon le PS.