En 1998, en plein débat sur le Pacs, Christine Boutin brandit la Bible à l’Assemblée nationale. Dix-sept ans plus tard, ce vendredi 12 juin, Charles de Courson introduit à son tour les "Saintes Écritures" dans l’hémicycle. Mais à la différence de l’ex-ministre du Logement de Nicolas Sarkozy, le député centriste n’invoque pas le texte sacré des Chrétiens pour s’en prendre à une initiative portée par le gouvernement.
Orateur du groupe UDI pour la proposition de loi "renforçant la lutte contre la prostitution", l’élu de la Marne défend au contraire le texte de l’exécutif en s’appuyant sur l’Évangile. Il déclare :
"Mes chers collèges, beaucoup d’hommes voire de femmes - mais surtout d’hommes - devraient méditer le célèbre épisode du Nouveau Testament, lorsque le Christ sauve une prostituée de la lapidation en posant aux hommes qui voulaient la lapider une question embarrassante, qui est la suivante : que celui qui n’a jamais pêché lui jette la première pierre. Et les écritures précisent qu’'ils s’éloignèrent l’un après l’autre, en commençant par les plus anciens'. Puis le Christ s’adresse à la prostituée et lui dis : 'va et ne pêche plus'. Eh bien, il me semble que l’inspiration de cette prostitution de loi, elle est tout à fait chrétienne.
"
Charles de Courson fait ici référence à l’épisode biblique de la "femme adultère", dont provient l’expression moderne "jeter la première pierre". À noter que le texte de l’Évangile de Saint-Jean ne parle d’ailleurs pas de "prostituée" en tant que tel, même si certains exégètes ont parfois assimilé la femme adultère à Marie-Madeleine (elle-même longtemps présentée dans l’imaginaire chrétien comme une prostituée, semble-t-il à tord).
Difficile de dire ce que Jésus aurait pensé de cette proposition de loi. En attendant, les députés ont voté le texte et rétablit notamment la disposition prévoyant de pénaliser les clients de prostituées qui avait été supprimée en première lecture par les sénateurs. La proposition de loi doit maintenant repartir à la Chambre haute du Parlement pour une deuxième lecture.
Regardez l'intervention de Charles de Courson dans l'hémicycle, isolée par BFMTV :