A peine l'annonce faite par Manuel Valls que le gouvernement aurait recours à l'article 49.3 pour faire passer la loi Macron en péril à l'Assemblée nationale, que Nicolas Sarkozy a réagi sur Twitter. Dans un tweet signé de ses initiales "NS", l'ancien président de la République a déclaré que c'est la "vérité qui éclate au grand jour: il n'y a plus ni majorité, ni gouvernement."
La vérité éclate au grand jour : il n'y a plus ni majorité, ni gouvernement. - NS
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 17 Février 2015
En parallèle, dans un communiqué de presse, l'UMP a estimé que "les conditions dans lesquelles le Président de la République a réuni dans la précipitation la plus totale un conseil des ministres extraordinaire illustrent une nouvelle fois la très grande fébrilité et l’extrême fragilité de la majorité socialiste." Pour le parti d'opposition, en prenant la voie du 49-3, le gouvernement va engager "sa responsabilité pour tenter de faire passer en force, contre sa propre majorité parlementaire [...] un texte vide de toute réforme économique réelle".
La séquence est qualifiée "d'échec personnel pour le Premier ministre et la majorité parlementaire" par l'UMP, qui souligne que:
"Durant les cinq années du quinquennat de Nicolas Sarkozy, jamais la procédure du 49-3 n’avait été retenue.
"
Jamais retenue? Peut-être, mais déjà brandie comme une menace face à une assemblée récalcitrante. Le journaliste du Monde Samuel Laurent relève ainsi qu'en 2010 le gouvernement avait menacé d'utiliser le 49.3 contre sa majorité. L'UMP se déchirait alors sur le volet central du projet de loi organique sur la gestion de la dette sociale. L'Express relatait alors l'avertissement du premier Ministre de François Fillon: en cas de rébellion de la majorité, l'exécutif sera prêt à utiliser l'article 49.3.
[Bonus Track] Le 49.3 enfonce un peu plus l'unité nationale
Ce n'est qu'une phrase dans le communiqué publié par l'UMP mais elle est révélatrice de la volonté du parti de l'opposition d'en finir avec l'unité nationale décrétée après les événements du 7 janvier. On peut lire:
"Les Français voient une nouvelle fois ce qu’il reste des appels à l’unité nationale de l’exécutif qui n’arrive pas à unir sa propre majorité.
"
Déjà, le 21 janvier le Canard Enchaîné se faisait l'écho de propos tenus en privé par le président de l'UMP qui allaient dans le même sens. Nicolas Sarkozy affirmait:
"Et puis, son union nationale, à Hollande, ça commence à me courir !
"