À REBOURS – Rachida Dati se démarque. Invitée de France Info ce vendredi 9 janvier, l'ancienne ministre de la Justice a refusé d'employer le mot "civilisation" utilisé par son propre camp, l'UMP, et par son chef, Nicolas Sarkozy. Jeudi 8 janvier, après son entretien à l'Élysée avec François Hollande, l'ex-chef de l'État a parlé d'une "guerre déclarée à la civilisation".
Rachida Dati réfute ces termes. Elle dit :
"Non. Je lui conteste ces propos. Ce n'est pas une guerre de civilisations. De quelle civilisation parle-t-on ? Daech pour vous c'est une civilisation ? La barbarie c'est une civilisation ? L'horreur, l'inacceptable, c'est une civilisation ? En Europe, le nazisme était une civilisation ? Non, nous avons une guerre contre les barbares, contre des criminels.
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Et la maire UMP du 7e arrondissement de Paris d'expliquer qu'elle n'a "aucune compassion" contre les terroristes. "Leur parcours ne m'intéresse pas. Le résultat est là : ils ont commis ce qu'il y a de plus affreux et de plus barbare dans notre société. Il s'agit aujourd'hui d'être uni pour lutter contre ces criminels", ajoute-t-elle. A noter cependant, que si Nicolas Sarkozy évoque "une guerre déclarée à la civilisation", Rachida Dati évoque, elle, une "guerre de civilisations".
Jeudi 8 janvier, dans une déclaration solennelle adopté de façon unanime lors de son Bureau politique exceptionnel, l'UMP a estimé :
"Il s’agit d’une guerre déclarée non seulement à la République et à la démocratie mais à la civilisation. Nous avons le devoir de nous défendre avec la plus grande détermination.
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[BONUS TRACK] Dati égraine le nom de toutes les victimes
Dès le début de son interview sur France Info, Rachida Dati tient à énoncer les noms des 12 personnes assassinées mercredi 7 janvier lors de l'attentat perpétré à Charlie Hebdo. Elle déclare :
"Je voudrais juste rendre hommage à l'ensemble des victimes de cet attentat barbare. On a parlé des dessinateurs qui sont connus et pour lesquels la France et le monde sont mobilisés et les journalistes, mais j'aimerais citer la liste intégrale de toutes les victimes pour avoir une pensée pour leur famille et leurs proches, qu'ils ne se sentent un peu à l'écart.
Moi je souhaiterais effectivement rendre hommage aux proches et aux familles de Cabu, de Wolinski qui est un habitant du 7e et que je connais bien, de Charb, Tignous, Honoré, Bernard Maris que je connaissais également , un économiste, Elsa Cayat, psychanalyste, Franck Brinsolaro, policier, Ahmed Merabet, policier, c'est celui qui a été tué à bout portant à terre, Frédéric Boisseau, agent de maintenance, Michel Renaud, qui est l'ancien directeur de cabinet du maire de Clermont-Ferrand et Mustapha Ourrad qui était correcteur à Charlie Hebdo. […]
Les personnes que je viens de vous citer, dans leurs origines, dans leur parcours, c'est la France d'aujourd'hui.
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