BOITE À ARCHIVES - Il y a le Alain Juppé de 2015 qui, sans attendre la consigne de son parti, se prononce pour un vote socialiste afin de faire barrage au FN au second tour de la législative partielle du Doubs. Et puis il y a le Alain Juppé de 1990, qui, numéro 2 du RPR, décide d'exclure un de ses membres .... car ce dernier appelle précisément à voter socialiste afin de faire barrage au FN au second tour d'une élection partielle.
Nous sommes le 12 juin 1990. Le maire RPR de Grenoble, Alain Carignon, divise sa famille politique car il appelle au front républicain contre le FN dans le cadre d'une cantonale partielle à Villeurbanne. Son message est proche de celui d'Alain Juppé aujourd'hui : il appelle à un "vote socialiste pour faire barrage au FN".
Alain Juppé, lui, est secrétaire général du parti et il sanctionne une prise de parole indisciplinée en "mettant en congé" Alain Carignon. Dans une vidéo disponible sur le site de l'INA , il se justifie ainsi :
"Nous avons depuis des mois et des mois une ligne tout à fait claire. Nous voulons nous battre sous nos couleurs, nous n'avons rien de commun avec le Front national et nous n'avons pas du tout l'intention de faire la courte-échelle au Parti socialiste. Nous nous battons donc sur deux fronts. Alain Carignon a pris une position différente, il s'est mis lui-même en dehors du Rassemblement pour la république.
"
Un reportage à retrouver ici :
Bien plus récemment, en septembre 2013, Alain Juppé avait encore fait part d'une position bien différente de celle exprimée le 2 février sur son blog . A l'époque, François Fillon s'était démarqué en envisageant de voter pour "le moins sectaire" entre un candidat PS et un candidat FN. Alain Juppé avait réagi, là-encore sur son blog , pour prendre ses distances avec cette déclaration et affirmer qu'il voterait pour sa part dans ce cas de figure, sans ambiguïté ... "blanc" :
"En cas de duel électoral FN/PS , hypothèse rarement vérifiée jusqu’à ce jour, je n’hésiterai pas , pour ma part : vote blanc.
"
En ce début février, et dans la perspective du second tour FN/PS dans le Doubs, sa position est toute autre :
"Quant à moi, si j’étais électeur de la 4ème circonscription du Doubs, je sais ce qu’en mon âme et conscience je ferai: pour barrer la route à une candidate FN qui croit, entre autres choses, 'en l’évidente inégalité des races ', je ne m’abstiendrai pas, je voterai pour le candidat qui l’affronte, c’est-à-dire le candidat PS.
"