BATTLE – "La société où tout s’achète, tout se jette, ce n’est pas mon modèle, ce n’est pas ma gauche." Sous prétexte de la loi Macron, Benoît Hamon livre, ce dimanche 14 décembre dans le JDD, sa définition de la gauche moderne. Une réponse claire à l’interview de Manuel Valls dans L’Obs dans laquelle il disait vouloir en finir avec "la gauche passéiste". Comprendre la gauche du PS.
Ainsi, alors que François Hollande a défini la loi Macron, du nom du ministre de l’Economie Emmanuel Macron, comme un texte "de progrès et de liberté", l’ancien éphémère ministre de l’Education nationale développe sa vision de la gauche moderne. Une manière de préparer le congrès du PS de 2015 pour lequel il n’exclut pas d’être candidat "si (il) peut être celui qui agrège une majorité de socialistes".
Au JDD, il explique :
La gauche moderne, c’est la gauche qui ne se résigne pas, qui n’abdique pas face aux contraintes ! La gauche moderne, c’est n’est pas celle qui prend les mots et la pensée de l’adversaire pour essayer d’être crédible, c’est celle qui est fière de son passé et regarde sereinement l’avenir.
Il poursuit :
Ce qui est moderne aujourd’hui, c’est de défendre des modes de consommation plus tempérés, de protéger les générations futures des fléaux du réchauffement climatique plutôt que d’ouvrir de nouveaux temples de l’hyperconsommation le dimanche.
"Croire que le bonheur est indexé à la possibilité de travailler le dimanche, c’est une vision passéiste de la société. C’est le modèle des années 1980", renchérit le néo-frondeur dans une réponse claire à l’attaque du Premier ministre contre la gauche passéiste. La bataille du congrès est ouverte.
C’est pourquoi Benoît Hamon ne votera pas "l’extension du travail le dimanche", et, "si les choses devaient rester en l’état", ne "pourra pas approuver cette loi" Macron. "Je ne vois pas les bienfaits d’une nouvelle extension du champ de la société de consommation", ajoute encore le député socialiste qui voit dans cette loi "une triple erreur" même s’il concède que "le gouvernement a raison de s’attaquer à la rente de certaines professions réglementées qui sont indécentes (sic)".