COURS PRATIQUE – Lors des dernières élections municipales, le Front national a présenté quelques 597 listes dans les communes de plus de 1.000 habitants. Forcément, pour un mouvement qui comptait à l'époque deux députés et trois eurodéputés, la marche était haute. D'autant que, pour présenter autant de listes, le FN a dû avoir recours à de nombreux hommes et femmes non issus du sérail politique – et donc non habitués aux us et coutume du milieu.
Qu'à cela ne tienne, le Front national a pris les devants et a enseigné à ses candidats les rudiments d'une campagne politique. C'est ce que nous montre un extrait du documentaire Ravis par Marine (Le Pen), diffusé ce lundi 29 septembre sur France 3 à 20h45.
La scène se déroule à Hénin-Beaumont, en octobre 2013. À un peu plus de cinq mois du premier tour des municipales, Steeve Brois, tête de liste à Hénin-Beaumont et secrétaire général du parti, accueille les candidats dans le Nord et l'Ouest pour ce qu'on présente comme une "formation accélérée". À ses côtés, Gilles Pennelle, secrétaire national du FN d'Ille-et-Vilaine. Ce dernier enseigne à ses ouailles la façon de rédiger un communiqué de presse à la sauce frontiste.
Voici sa méthode :
"Un communiqué de presse, c'est quelque chose d'extrêmement bref. Ça se divise en trois points. Le premier point, en trois ou quatre lignes, vous faites un inventaire des faits qui viennent de se dérouler : 'Hier, dans notre commune, une nouvelle fois trois voitures ont brulé dans le quartier de ceci.' Ça, c'est le constat.
Deuxième point : vous ciblez les responsables. C'est facile, c'est toujours les mêmes. C’est la bande UMPS qui est responsable de cette situation. Et les trois lignes qui suivent, c'est le troisième point du communiqué de presse, vous annoncez nos propositions : 'Avec Marine Le Pen et le Front national et la liste que je conduirais, nous rétablirons la sécurité dans votre quartier, c'est les propositions vous annoncez, et cetera, et cetera.'
"
La séquence issue de Ravis par Marine (Le Pen) est à voir ci-dessous :
Joint par Le Lab, Gilles Pennelle précise que cet atelier avait pour but d'expliquer aux futurs candidats la nécessité de "réagir localement" vis-à-vis de la presse locale. Celui qui est également prof d'histoire-géo au lycée – cela a dû l'aider pour enseigner les rudiments de l'action politique – ajoute :
"Les candidats devaient apprendre qu'une action de proximité a beaucoup plus d'impact politique dans le cadre d'une campagne locale. Cela vaut pour les voitures brûlées comme pour une entreprise qui délocalise.
"
Dont acte. La leçon a bien été retenue, y compris par les plus hauts cadres du parti comme Louis Aliot, n°2 du FN. Au Lab, nous avons choisi par hasard un communiqué de celui qui, au début de l'année 2014, ambitionnait de gagner la mairie de Perpignan. Il date de fin janvier 2014 et parle de voitures brûlées.
Résultat : Louis Aliot respecte à la lettre les recommandations de Gilles Pennelle. Voyez plutôt :
