Des ex-ministres se plaignent de n'avoir jamais pu voir François Hollande en tête à tête, malgré leurs demandes

Publié à 13h11, le 15 mai 2014 , Modifié à 13h11, le 15 mai 2014

Des ex-ministres se plaignent de n'avoir jamais pu voir François Hollande en tête à tête, malgré leurs demandes
François Hollande et les ministres du gouvernement Ayrault en mai 2012. © Maxppp

Ministres peu connus lors de leur passage au gouvernement, ils en veulent à François Hollande. Et le font savoir au Nouvel Observateur, paru ce 15 mai. L'ancienne ministre déléguée aux Personnes âgées pendant presque deux ans, Michèle Delaunay, et celui passé par l’Écologie durant huit mois, Philippe Martin, l'accusent du même grief : le président de la République fait le tri entre ses ministres, et ne voit que ceux qui lui chantent.

Michèle Delaunay raconte ainsi lui avoir demandé à deux reprises des rendez-vous, de manière formelle, par écrit, sans réponse. Et y voit de l'indifférence :

J'ai demandé deux fois des rendez-vous, par écrit, dans les formes, mais je n'ai jamais eu de réponse. Il ne regarde que du côté de la jeunesse et de la fiscalité. Les personnes âgées ne font pas partie de ses centres d'intérêt principaux.

Philippe Martin ne dit pas autre chose lorsqu'il raconte n'avoir jamais pu parler à François Hollande, seul :

Je ne l'ai jamais vu en tête à tête. J'ai pourtant demandé à le rencontrer à plusieurs reprises. Ça m'a étonné, blessé, vexé. Surtout que j'avais en charge la loi sur la transition énergétique.

Selon lui, le chef de l'Etat est plus intéressé par les discours tenus par ses ministres de Bercy :

Hollande est toujours inquiet qu'une disposition soit contraire à l'emploi et à la croissance, même si elle est bénéfique par ailleurs. J'ai fait des réunions très dures avec le président, le Premier ministre et les trois de Bercy - Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg et Bernard Cazeneuve - dont la musique sonnait bien plus agréablement que la mienne à ses oreilles.

Un autre reproche revient, notamment dans la bouche de Philippe Martin : l'absence de compliment de la part du président de la République. "Il n'est pas un adepte de la félicitation ou du bon point", explique-t-il. Un autre, anonyme, ajoute : "En deux ans, il n'a jamais eu pour moi un mot gentil, un compliment, une appréciation positive de mon action ministérielle." Ni parfois un au revoir au moment de quitter le ministère, à l'image de Michèle Delaunay qui a appris qu'elle n'était plus ministre en regardant la télévision.

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