En défendant le Smic, Laurence Parisot s’attire la sympathie de plusieurs responsables de gauche

Publié à 17h44, le 15 avril 2014 , Modifié à 06h37, le 16 avril 2014

En défendant le Smic, Laurence Parisot s’attire la sympathie de plusieurs responsables de gauche
Laurence Parisot © Reuters
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Proposer un salaire en dessous du Smic s'apparente à une logique esclavagiste.

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Cette phrase n’est pas signée d’un membre du Front de gauche. Non, elle a été écrite par Laurence Parisotherself, ancienne patronne des patrons, mardi :

La sortie est notable. Le vocabulaire employé l’est encore plus. Surtout lorsque, quelques minutes après ce message, un autre reprenant le même argumentaire est également posté. Sauf que, celui-ci est signé… Jean-Luc Mélenchon :

Le cofondateur du Front de gauche n’a surement pas fait exprès de paraphraser Laurence Parisot. D’autres, en revanche, se félicitent de la pensée de l’ancienne présidente du Medef. C’est le cas notamment de Carlos Da Silva, député PS de l’Essonne et pressenti pour devenir porte-parole du Parti socialiste.

Les mots de Laurence Parisot font notamment écho à ceux de Pierre Gattaz, président du Medef, qui a proposé mardi 15 avril la création d'un "Smic intermédiaire", lors de son point presse mensuel :

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Une solution consisterait […], quand on recherche du travail, quand on n'en trouve pas, quand on est jeune ou dans certaine configuration, à rentrer dans une entreprise avec un salaire adapté de façon transitoire, pas forcément le niveau du Smic.

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Il n’est pas le seul à évoquer la possibilité d’une évolution, par le bas, du Smic. Ainsi, mercredi 2 avril sur LCP, Pascal Lamy, proche de François Hollande et ancien directeur général de l’OMC, a estimé qu’il fallait "à ce niveau de chômage, aller davantage vers de la flexibilité et vers des boulots qui ne sont pas forcément payés au Smic".

Mardi 15 avril, François Hollande a déjeuné avec Philippe Aghion, Gilbert Cette, et Elie Cohen, récents auteurs de l'ouvrage Changer de modèle, de nouvelles idées pour une nouvelle croissance (éditions Odile Jacob). Pour ces trois économistes, "en constituant un obstacle à l'amélioration des revenus des personnes qui ne parviennent pas à trouver un emploi ou à augmenter leur nombre d'heures de travail, le SMIC se retrouve en réalité contre certains de ceux qu'il est censé protéger".

Ce n’est pas la première fois que Laurence Parisot adopte une position que l’on pourrait juger peu conforme aux revendications patronales. En 2006, la présidente du Medef  n’avait pas soutenu le contrat première embauche (CPE) de Dominique de Villepin. Une position rappelée par Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, mardi 15 avril sur i>Télé.

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