En 2012, une fois n’est pas coutume, il avait décliné l’invitation. Alors que François Hollande et Nicolas Sarkozy se pressaient au dîner du Crif, à quelques mois de l’échéance présidentielle, François Bayrou s’était fait un point d’honneur à ne plus participer aux agapes annuelles de l’association porte-parole des juifs de France. Une décision que le patron du MoDem avait expliquée ainsi :
J’ai beaucoup réfléchi à cette question depuis des années. Et j’en suis arrivé à la conclusion que je ne devais plus participer à des réunions communautaires, quelle que soit la communauté qui invite des politiques dans des manifestations spécifiques (…). Je pense que la France est une, que ses citoyens sont d’abord des citoyens avant d’être juifs, catholiques, musulmans, bouddhistes, agnostiques ou athées.
Cette année, François Bayrou a pourtant fait une exception à ses principes, en dépêchant au dîner Marielle de Sarnez, sa plus fidèle supportrice. Autant dire, quasiment lui-même. Le multi-candidat à l’Elysée a même appelé Roger Cukierman, le président du Crif, pour expliquer qu’étant retenu à un "forum citoyen" avec ses administrés palois, l’eurodéputée représenterait le MoDem ce lundi 23 février.
Contactée par Le Scan, Marielle de Sarnez explique que les attentats de janvier ont joué dans la réflexion du leader centriste :
Ce soir, c’est spécial, il faut rassurer les juifs, c’est important que les politiques soient là.
Et de développer auprès du Lab :
Il n’y a jamais eu de position officielle du MoDem sur ce sujet. François a toujours dit qu’il n’était pas très favorable à ce type de manifestation communautaire. Mais on considère que vu le contexte, il faut se serrer les coudes et manifester sa solidarité.
Pour celle qui est également conseillère de Paris, ce sera en tout cas la toute première fois à ce qui est devenu une grand-messe incontournable des politiques.
>> À relire :Le député PS Alexis Bachelay appelle François Hollande à ne pas se rendre au dîner du Crif