TROP C'EST TROP - Il dit lui-même avoir voulu s'imposer un "devoir de réserve" au moins jusqu'au mois de septembre. Mais François Lamy, ancien ministre délégué à la Ville du gouvernement Ayrault, débarqué lors de l'arrivée de Manuel Valls, n'est pas d'accord avec l'interview donnée par le Premier ministre dans Les Echos ce 2 juillet. Il le fait donc savoir sur Twitter.
Deux choses mettent en rogne celui qui a été directeur de campagne de Martine Aubry en 2011 : l'éventualité de toucher aux seuils sociaux dans les entreprises - une revendication du patronat - et la simplification du Code du travail, secondaire au vu des enjeux économiques selon l'ancien ministre.
François Lamy le fait savoir ce mercredi en citant des extraits de l'interview :
1) Je m'étais imposé un devoir de réserve après ma "sortie" du gouvernement jusqu'en septembre, mais là franchement je m'interroge...
— François Lamy (@lamy_f) 2 Juillet 2014
2) ...je m'interroge : comment le relèvement des seuils sociaux va-t-il améliorer la compétitivité de l'économie ?
— François Lamy (@lamy_f) 2 Juillet 2014
3) ....et l'assouplissement du code du travail remplir "le carnet de commande insuffisant et incertain des entreprises" ?
— François Lamy (@lamy_f) 2 Juillet 2014
4) Allez, je reste sur ma réserve
— François Lamy (@lamy_f) 2 Juillet 2014
Dans Les Echos ce mercredi, Manuel Valls revient sur les seuils sociaux en demandant aux syndicats et au patronat de "s'emparer" de ce débat et de celui de la "simplification du code du travail", "avec toujours la volonté de rendre le fonctionnement de l'économie plus souple, plus efficace".
Le franchissement du seuil des dix, vingt, vingt-cinq ou cinquante salariés déclenche une série d'obligations légales pour les entreprises, que ces dernières perçoivent comme un frein à l'embauche. A partir de 11 salariés, il est par exemple obligatoire d'élire des délégués du personnel. A partir de 50 salariés, la société doit créer un comité d'entreprise, un comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail ou encore mettre en place un plan de sauvegarde de l'emploi en cas de licenciements collectifs.
Autant d'obligations que le patronat souhaite diminuer en modifiant ces seuils sociaux. Le ministre du Travail, François Rebsamen, y est favorable. Le Parti socialiste y est opposé.