François Rebsamen rêvait de la Place Beauvau. En 2012, déjà, puis en 2014, pour le remaniement consécutif à l’entrée de Manuel Valls à Matignon. Il se contentera finalement du ministère du Travail.
Mais avant d’accepter ce poste, plutôt que celui de ses désirs, François Rebsamen a joué son va-tout en prenant François Hollande, un proche, par les sentiments, selon ce que rapporte L’Express dans son édition à paraître le 14 mai dans un Exclusif cosigné par Christophe Barbier lui-même et Corinne Lhaïk.
"Tant que tu ne m’expliqueras pas pourquoi je ne peux pas avoir l’Intérieur, je n’accepterai rien d’autre", a lancé l’ancien maire de Dijon au chef de l’Etat. "Manuel t’expliquera", répond lapidairement ce dernier.
Et François Rebsamen d’insister, reprochant à François Hollande sa "faiblesse" face à l’ancien ministre de l’Intérieur :
Quand le chef de l’Etat n’impose pas quelques choix personnels avant la formation d’un gouvernement, il se met en état de faiblesse vis-à-vis de son Premier ministre.
Une accusation que semble reconnaître François Hollande, dont les propos sont également rapportés par L’Express :
Parce que tu crois que je ne suis pas déjà en état de faiblesse vis-à-vis de Manuel ?
François Hollande avait pourtant fixé la hiérarchie des rapports entre Manuel Valls et lui, en livrant, début avril, au Monde, quelques principes généraux de fonctionnement dans un "off" à peine masqué.
Au détour d'un article qui voyait le chef de l'Etat énoncer que "Valls doit faire du Valls", on lisait également cette petite phrase attribuée à "l'Elysée", mais dont on devinait facilement qu'elle était l'œuvre de François Hollande lui-même :
Valls est un combattant, mais il suit les directives et les orientations décidées par le président de la République.