Julien Dray est né à Oran, en 1955. Avec l’Algérie, l’ancien député PS de l’Essonne entretient, selon ses termes, un "rapport particulier". Alors forcément, lorsqu’il entend Marine Le Pen parler de suppression de la binationalité sur fond d’accidents après le match Algérie – Russie, le socialiste voit rouge.
Invité ce mardi 1er juillet sur Europe 1, Julien Dray ne cache pas sa colère et attaque le Front national en général, les Le Pen en particulier :
"Ce qui est insupportable, c’est que quand la France va de l’avant, quand il se passe des choses, y compris dans notre relation avec l’Algérie, il y a toujours la 5e colonne qui sort pour, à ce moment-là, gâcher la fête. Elle porte un nom, et d’ailleurs elle a une longue histoire avec l’Algérie : elle s’appelle Le Pen et son histoire n’est pas brillante avec l’Algérie.
"
Voilà pour la première salve. Peu après, Julien Dray attaque à nouveau sur fond de "5e colonne". Il ajoute :
"Il faut arrêter, comme on dit puisqu’on est dans le football, de regarder Le Pen, madame et monsieur, jouer. Il faut que la gauche reprenne l’offensive. Il y en a assez de ce discours qui, en permanence, dès que la France est en situation de vivre un moment d’émotion, positif, d’aller de l’avant, tout de suite, il y a la 5e colonne qui sort, qui tire dans le dos, qui essaye de mettre en avant des choses qui n’ont rien à voir.
"
L’attaque est violente. Le terme de "5e colonne" désigne à l’origine les nationalistes espagnols cachés au sein des républicains. Durant la seconde guerre mondiale, le terme étaient également utilisé pour qualifier les agents secrets allemands en poste à l’étranger. Julien Dray le sait parfaitement :
"Je l’assume complètement. Complètement. Si elle veut me faire un procès, on fera un procès. De toute manière, il y a beaucoup de choses à raconter.
"
Et l’ex-député d’expliquer que sa famille, à lui, "n’a pas attendu" pour s’engager pour la libération de la France. "Pas comme d’autres, qui sont au côté de madame Le Pen, et qui eux aujourd’hui revendiquent une certaine France", claque Julien Dray.
En 2005, Jean-Marie Le Pen avait estimé que "en France du moins, l'Occupation allemande n'a pas été particulièrement inhumaine, même s'il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550.000 kilomètres carrés". Une phrase qui lui avait valu une condamnation pour "contestation de crime contre l'humanité".