Les Français sont des veaux, disait de Gaulle. Ils sont peut-être aussi un peu longs à la détente, si l'on en croit Laurent Fabius. Difficile pour un homme politique de faire passer des idées un chouïa compliquées.
Mais Laurent Fabius a une technique pour faire comprendre son message : il vulgarise son propos. C'est ce qu'il s'échine à faire à propos de la lutte contre le réchauffement climatique. Avant la grande conférence de Paris sur le sujet en 2015, la voix de la diplomatie française veut sensibiliser les gens aux dangers d'une hausse des températures. Dans Libération, ce mercredi 10 décembre, il explique son procédé :
Moi, je ne parle pas de réchauffement climatique : si vous dites aux Dunkerquois qu’ils vont vivre avec 4 degrés de plus, pour eux, c’est la Côte d’Azur ! Quand une grande idée parvient à croiser le café du Commerce, là, vous pouvez agir.
Une explication qui a l'avantage d'être concrète. Et qui, en plus, coûte beaucoup moins cher que l'autre méthode envisagée par Laurent Fabius pour sensibiliser au même sujet ses collègues du gouvernement. Il raconte :
Je suis allé il y a quelques mois en Norvège, dans le Spitzberg. Les glaciers s’y détachent dans un bruit terrible, tout bleus, des monstres, et tombent dans l’océan qui monte: lorsque vous voyez ce phénomène, vous êtes physiquement touché. C’est pourquoi je voudrais y amener mes collègues.
Avant la Conférence internationale sur le climat, Laurent Fabius tente donc de sensibiliser tout le monde. Début novembre, avec la ministre de l'Écologie Ségolène Royal, il avait appelé à "une mobilisation universelle et immédiate" sur le changement climatique, "une menace grave pour la biodiversité, la sécurité alimentaire et la santé".
[BONUS TRACK] Arnold et Laurent
Puisqu'il parle de climat, Laurent Fabius revient dans Libération sur la venue, en octobre, d'Arnold Schwarzenegger. L'acteur, ancien gouverneur de Californie, avait rencontré le ministre des Affaires étrangères ainsi que François Hollande et Nicolas Hulot à l'Elysée pour parler de la lutte contre le réchauffement climatique. Une rencontre qui a ravi Laurent Fabius. "Je l’ai trouvé intelligent, très convaincu, et les gens l’aiment bien. À la fin, comme Terminator, il nous a dit : Je reviendrai ! Il a de l’humour", dit-il.
Le ministre reconnait même avoir vu certains films de Schwarzy. Il détaille :
Oui, j’ai vu certains de ses films. "Rocky"… non, ce n’est pas lui, c’est donc son frère, Stallone… J’ai aussi vu "Conan le barbare", qu’on appelait "Connard le barbant".