Le bruit et l’odeur : Gilbert Collard fait de Jacques Chirac un élément de langage pour critiquer le front républicain

Publié à 11h14, le 09 février 2015 , Modifié à 11h14, le 09 février 2015

Le bruit et l’odeur : Gilbert Collard fait de Jacques Chirac un élément de langage pour critiquer le front républicain

GIMMICK - Le postulat du front républicain, c’est de dire que le FN ne partage pas les valeurs de la République. Des valeurs portées par l’ensemble des autres partis au premier rang desquels le PS et l’UMP. Ce que François Hollande a tenu à souligner solennellement lors de sa conférence de presse semestrielle du 5 février rappelant qu’il n’avait pas hésité "une seule seconde" à voter pour Jacques Chirac à l’élection présidentielle de 2002. Une démarche qui n’a pas empêché l’UMP d’opter pour le "ni ni" ni le PS de l’emporter au second tour du scrutin partiel dans le Doubs.

Pour dénoncer ce front républicain et le schisme des valeurs entre le FN et les autres formations politiques, Gilbert Collard a une astuce : exhumer le discours polémique d’Orléans de Jacques Chirac dans lequel il évoque le "bruit et l’odeur". Au point de devenir une rhétorique automatique.

La première fois, sur LCI le 5 février dans la foulée de la conférence de presse élyséenne. Un passage isolé par le Lab :


La deuxième fois, ce lundi 9 février, au lendemain de la législative partielle dans le Doubs qui a vu le PS l’emporter de justesse sur le candidat frontiste. Sur France 2, le député du Rassemblement bleu marine reprend sa tirade chiraquienne :


Au passage, il se trompe sur la date et sa citation de l'ancien président n'est pas des plus précises. Voir la version originale made in Jacques Chirac, qui ne date pas de 1999 donc, comme le dit Gilbert Collard, mais de 1991 :

Ce 9 février, sur France 2, Gilbert Collard raille donc ce qui seraient les supposées valeurs de François Hollande. "Les valeurs de la République de Monsieur Hollande, c’est ça", lance le député d’extrême droite qui assure qu’au FN, "jamais de la vie on le dirait". "On combat une politique d’immigration, pas les immigrés", ajoute encore Gilbert Collard.

Le FN n’a cependant pas toujours été de cet avis. En 1991, Jean-Marie Le Pen, lui-même interrogé sur cette sortie polémique de Jacques Chirac, qui ne sera élu président que quatre ans plus tard, disait :

"

Je constate que Jacques Chirac arrive à tenir le même discours que le Front national tout en continuant à affirmer que le Front national est extrémiste et à le diaboliser.

"

Mais sur le bruit et l'odeur, comme sur l'inégalité des races ou la polémique de la "fournée", Gilbert Collard n'est pas souvent d'accord avec le président d'honneur du Front national.

Du rab sur le Lab

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