TAFTA, de son petit nom anglais, est devenu l’un des sujets centraux des élections européennes du 25 mai. Alors que vient de s’ouvrir le cinquième round des négociations entre l’Union européenne et les Etats-Unis pour l’instauration d’un projet de libre-échange transatlantique, de nombreuses voix s’élèvent contre ce traité.
Le député socialiste Pascal Cherki, favorable à une suspension des négociations, craint quant à lui que, "si ce projet voit le jour", ce soit la fin du projet européen. Estimant que "tout l’enjeu aujourd’hui pour l’Europe est de mettre des frontières commerciales", l’ancien maire du 14e arrondissement de Paris plaide, ce mardi 20 mai sur Radio Classique, pour l’organisation d’un référendum continental :
Il est normal que les peuples européens puissent décider démocratiquement et souverainement s’ils veulent ou non ce changement de modèle en Europe. Il faut permettre in fine au peuple de décider. Le Parlement pourra éclairer le choix des peuples en les soumettant à un vote.
Car pour ce représentant de l‘aile gauche du PS, ce traité de libre-échange bouleverserait l’Union européenne au même niveau qu’un traité constitutionnel. "Un traité de cette importance, qui engage à ce point l’identité de l’Europe et son avenir, c’est normal que ce soit au peuple d’en décider" affirme-t-il.
Et d’insister :
C’est du niveau d’une Constitution ce nouveau traité.
Sur le fond, Pascal Cherki, qui explique ne pas être "un adepte du libre-échange", pense que ce "libre-échangisme" n’est pas "la réponse économique pertinente" à la crise que traverse l’UE. Fustigeant encore "la très grande opacité dans laquelle ont lieu ces négociations", le député socialiste estime finalement que "ce débat cristallise la dérive du projet européen".