Gérard Collomb aime bien rappeler qu’il est un homme libre et indépendant. Nouvel exemple ce lundi 19 mai. Le sénateur-maire de Lyon accorde une interview aux Acteurs de l’Économie - La Tribune. Se faisant critique à l’égard de l’opposition, le premier édile lyonnais fustige indirectement la campagne présidentielle du candidat Hollande :
C'est le système politique binaire de la France qui encourage l'opposition à nier la réalité et à s'engager sur des promesses difficiles à tenir. Que fait aujourd'hui l'UMP? À l'entendre, elle a des solutions toutes faites. Elle aussi s'engage sur des promesses qu'elle serait incapable d'honorer si elle revenait au pouvoir.
Et pourquoi François Hollande n’est-il pas capable de tenir ses promesses ? À cause de la crise bien sûr, une crise que le chef de l’État a certainement minimisé lors de son arrivée au pouvoir, juge Gérard Collomb :
Il a sans doute mal mesuré la gravité de la situation et les difficultés qui l'attendaient.
François Hollande, pour sa part, assure n’avoir jamais dissimulé la gravité de cette crise. "Est-ce que j'ai dissimulé la gravité de la crise? Non, je l'avais évoquée pendant la campagne présidentielle. Est-ce que je n'ai pas suffisamment dit au lendemain de l'élection que la situation que j'avais trouvée était grave? Oui, je ne l'ai pas suffisamment dit. […] Je n'ai pas assez souligné la dégradation de la compétitivité de la France", avait-il néanmoins reconnu le mardi 6 mai sur BFMTV.
La crise, partout. En septembre 2012, quelques mois seulement après l’élection de François Hollande à l’Élysée, Gérard Collomb estimait pourtant que "la crise n’explique pas tout". "Il est sûr qu'il y a un problème de lisibilité de l'action du gouvernement. Il faut envoyer des messages clairs", disait-il dans Le Figaro.