Manuel Valls et François Hollande condamnent les parlementaires qui ont rencontré Bachar al-Assad

Publié à 09h05, le 26 février 2015 , Modifié à 12h22, le 26 février 2015

Manuel Valls et François Hollande condamnent les parlementaires qui ont rencontré Bachar al-Assad

La diplomatie parlementaire "personnelle" de quatre parlementaires, qui ont rencontré le dictateur syrien Bachar al-Assad, ne passe vraiment pas. Jean-Christophe Camabdélis, en tant que patron du PS, a déjà prévu de demander des sanctions contre le député PS Gérard Bapt, président du groupe d'amitié France-Syrie.

Ce jeudi 26 février, le Premier ministre Manuel Valls a également condamné cette initiative. S'il reconnaît que "les parlementaires peuvent se déplacer", il "veut condamner avec la plus grande vigueur" ce voyage en Syrie. Sur BFM TV, le résident de Matignon a développé son courroux :

Ils ne sont pas allés rencontrer n'importe qui. Bachar al-Assad, responsable de plusieurs milliers de morts. C'est une faute. A eux d'en tirer les conséquences.

Chef de la majorité en tant que Premier ministre, Manuel Valls ne veut pas s'immiscer dans les affaires internes au Parti socialiste. Mais il a son avis sur le cas de Gérard Bapt. "Oui, c'est une faute morale", renchérit-il avant d'ajouter :

Les parlementaires représentent la souveraineté nationale, qu'ils aient, sans crier gare, rencontré un boucher, c'est une faute morale.

François Hollande a lui aussi "condamné" le déplacement en Syrie de ces quatre parlementaires français, dénonçant notamment leur rencontre avec "un dictateur", Bachar al-Assad. "Cette initiative, je la condamne. Je la condamne parce qu'il s'agit d'une rencontre entre des parlementaires français qui n'ont été mandatés que par eux-mêmes avec un dictateur qui est à l'origine d'une des plus graves guerres civiles de ces dernières années, qui a fait 200.000 morts. 200.000 !" a déclaré le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse à Manille.

Quatre élus français à Damas, sourires et poignées de mains avec Bachar al-Assad : l'image défie la ligne officielle de la France, qui exclut tout contact avec le président syrien, et donne de l'eau au moulin de ceux qui souhaitent reprendre langue avec le régime. Faisant fi de la rupture des relations diplomatiques depuis 2012 entre Paris et la Syrie, ces quatre parlementaires français de la majorité socialiste et de l'opposition de droite sont depuis mardi à Damas, en "mission personnelle", "pour voir ce qui se passe, entendre, écouter", selon l'un d'entre eux, le député UMP Jacques Myard.

Il est accompagné de son collègue PS Gérard Bapt, ainsi que de deux sénateurs, l'UMP Jean-Pierre Vial et le centriste François Zocchetto. Trois d'entre eux ont été reçus mercredi matin par le président Assad en personne, mais pas le socialiste Gérard Bapt. La veille, ils avaient été reçus par le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Moqdad et avaient dîné avec le mufti de la République, cheikh Ahmad Hassoun.

[Edit 12h20] Ajout des propos de François Hollande

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