PING-PONG – Manuel Valls est-il énervé ? A-t-il besoin de tranquillisants comme l'a estimé Florian Philippot jeudi 12 mars sur le plateau de Des paroles et des actes ?
Invité du Grand Journal de Canal+, ce lundi 16 mars, le Premier ministre revient sur cette séquence, à l'Assemblée nationale, où la voix forte et la main tremblante, il a répondu à Marion Maréchal-Le Pen . "Jusqu'au bout je mènerai campagne pour vous stigmatiser et pour vous dire que vous n'êtes ni la République, ni la France", avait-il lancé à la députée FN du Vaucluse.
Oui, il le reconnaît, le parti de Marine Le Pen le touche. Il dit :
"L'extrême droite touche, je ne sais pas si c'est un nerf sensible, mais mon cœur, oui, bien sûr.
"
Surtout, Manuel Valls en profite pour répondre à Jean-Marie Le Pen. Dimanche 15 mars, le président d'honneur du FN s'est attaqué, sur Europe 1, aux origines espagnoles du Premier ministre . "Monsieur Valls est devenu français à l'âge de 20 ans, voilà ! Alors pour moi, qui suis de vieille souche morbihannaise, c'est un peu court pour recevoir des leçons d'un tel personnage", a commenté Jean-Marie Le Pen.
Un commentaire qui a fait bondir Manuel Valls. Il a dit :
"J'ai appris à devenir français, à aimer profondément ce pays. Je suis aussi français que la famille Le Pen. Le père Le Pen a expliqué que je n'avais pas le droit, puisque j'étais naturalisé, de donner des leçons. C'est une méconnaissance de ce qu'est la France. La France c'est une histoire, une culture. Mais on ne nait pas français en fonction de son nom, de son lieu de naissance ou de sa couleur. On devient français parce qu'on apprend à aimer ce pays.
"
Une phrase que ne renierait pas… Marine Le Pen. Le 24 février, la présidente du FN avait expliqué ne pas être fan de l'expression "Français de souche" – ce qui n'avait pas toujours été le cas . "J'ai une vision très imprégnée des valeurs de la République française, des valeurs de l'assimilation, c'est-à-dire que je pense que quand on devient Français, on devient Français", avait expliqué la cheffe frontiste.
Quant à sa supposée excitation, Manuel Valls affirme qu'il eu les même remarques en décembre 2013, lorsqu'il s'est "opposé à Dieudonné M'bala M'bala". "Ce combat je l'ai gagné et je considérais à l'époque que la parole antisémite, que la parole raciste était répandue, qu'elle s'était libérée", juge le Premier ministre.